7 MAGASINS AFFECTÉS PAR LA MISE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE DE CAMAIËU DANS L’OISE
Le tribunal de commerce a placé, lundi 1er août, l’enseigne de prêt-à-porter en redressement judiciaire pour une « période d’observation ». Camaïeu l’avait demandé, après s’être déclarée en cessation de paiement mi-juillet. Un plan de continuation devrait être présenté au tribunal. 7 magasins sont concernés dans l’Oise.
Camaïeu est une grande entreprise des Hauts-de-France, basée à Roubaix, où elle a été fondée par des anciens cadres dirigeants du groupe Mulliez (Auchan). Ils ont été parmi les premiers à travailler sans stocks, à flux tendu, pour suivre au plus près les évolutions de la mode. Mais la concurrence est rude, les aléas nombreux et la « success story » initiale s’est muée, trente ans plus tard, en chemin de croix.
En mai 2020, frappée par l’épidémie de covid alors qu’elle était lourdement endettée, l’entreprise avait déjà été placée en redressement judiciaire. A la suite de quoi, la Foncière immobilière bordelaise, propriétaire de nombreuses surfaces commerciales, avait racheté la société, de même que d’autres enseignes, comme Go Sport, La Grande Récré, etc.
Son plan de relance avait ramené le nombre de magasins de 634 à 511 et celui des salariés de 3 100 à 2 600. L’ambition affichée était de retrouver le chiffre d’affaires de 2019. Mais celui-ci n’a fait au contraire que baisser. Une cyberattaque, qui a bloqué les approvisionnements, a amplifié les difficultés liées à l’épidémie.
En raison de celle-ci, Camaïeu a demandé aux bailleurs de réduire ou reporter les loyers qu’elle leur devait. Puis, elle a commencé à ne plus les honorer. La justice lui a donné tort. Et c’est ainsi qu’elle s’est retrouvée en cessation de paiement, prélude à ce nouveau redressement judiciaire.
Les incertitudes
L’enseigne compte sept magasins dans l’Oise : deux à Beauvais, l’un en ville, au centre commercial du Jeu de Paume, l’autre à la Zac de Ther, vers l’autoroute ; deux à Creil, l’un dans la zone de Saint-Maximin, l’autre au centre commercial Cora ; un à Chambly, au centre commercial Leclerc ; un à Compiègne, au centre commercial Carrefour de Venette ; enfin, un à Senlis, au centre commercial Intermarché-Villevert.
Dans l’immédiat, la période d’observation a pour effet de geler les éventuelles mesures. La société doit en profiter pour présenter un plan de continuation, qui doit prendre en compte les charges et notamment les loyers. Le groupe assure vouloir « poursuivre la transformation » en cours et « assurer la pérennité de l’entreprise ».
Il y a deux ans, cela s’était traduit par la fermeture d’une bonne centaine de magasins. C’est dire si la période actuelle est lourde d’incertitudes pour les salariés de Camaïeu, dans l’Oise et ailleurs.
Crédit photos: Sommart – GettyImages.
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