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« À BESANÇON, COMME DANS D’AUTRES VILLES, IL Y A DES GROUPUSCULES DANGEREUX »

Depuis votre arrivée à la mairie de Besançon, quels sont les projets phares que vous avez mis en place ? Nous avons décidé d’investir 10 millions supplémentaires en allant chercher de l’emprunt pour la rénovation énergétique des établissements scolaires. Nous luttons aussi contre les îlots de chaleur dans la cour des écoles pour que l’on […]

Anne Vignot, Maire de Besançon @ville Besançon
  • Depuis votre arrivée à la mairie de Besançon, quels sont les projets phares que vous avez mis en place ?

Nous avons décidé d’investir 10 millions supplémentaires en allant chercher de l’emprunt pour la rénovation énergétique des établissements scolaires.

Nous luttons aussi contre les îlots de chaleur dans la cour des écoles pour que l’on puisse aussi repenser les usages ou encore planter des arbres pour baisser la température.

Autre point essentiel, retravailler pour que les espaces soient beaucoup plus partagés entre filles et garçons car nous avons remarqué qu’il était très genrés.

Nous poursuivons le déploiement des pistes cyclables qui est une attente de la population. Nous avons mis en place une conseillère municipale chargée du bien-être animal. Les chiens errants sont une préoccupation des maires du Grand Besançon.

Enfin, nous avons mis en place des projets plus structurants comme l’insertion de plus d’écologie et de social dans la commande publique.

Au travers du cahier des charges, les entreprises doivent prouver qu’elles vont introduire le plus d’insertion et d’écologie comme la question de la gestion des déchets par exemple.

Ce dispositif a été adopté en Conseil municipal et au CCAS.

Dans la même optique, un guide pour la construction des bâtiments traite des problématiques d’intégration, de la production de chaleur renouvelable, de la surconsommation d’énergie ou encore de construire des petits habitats pour les oiseaux ou les insectes. Ce guide du bâtiment a été partagé avec les entreprises locales et nous allons faire une rencontre pour discuter des éventuelles difficultés.

  • En octobre dernier, j’ai publié une enquête dans laquelle plusieurs étudiants de l’école d’art de Besançon (ndlr l’ISBA) accusaient d’agressions sexuelles des professeurs et un membre de la direction.  Vous avez déclaré suivre de très près cette affaire, où en est-on aujourd’hui ?

Nous avons mené une enquête interne qui a fait apparaître d’autres dysfonctionnements comme le harcèlement, d’où l’ouverture d’une enquête complémentaire.

Pour que les mesures soient fortes et robustes on a besoin d’éléments de preuves indiscutables.

Le procureur nous a sollicités plusieurs fois mais les personnes ont du mal à porter plainte, et sans plainte on ne peut pas aller loin.

  • Justement, dans mon enquête, une victime témoigne qu’au commissariat de Besançon on avait refusé de prendre sa plainte. Avez-vous diligenté une enquête interne pour comprendre pourquoi ces dysfonctionnements dans la prise en charge des victimes dans ce commissariat ?

Ce que je peux en dire au vu des enquêtes en cours, c’est que j’irai jusqu’au bout de cette affaire. Il me faut des éléments solides et avérés. La première phase a été le recueil des 50 témoignages oraux.

On est dans la deuxième phase d’avoir des témoignages écrits.

  • Par prudence, pourquoi ce membre soupçonné de dizaines d’agressions sexuelles sur ses élèves et également membre de la direction de l’école d’art n’a-t-il pas été démis de ses fonctions ?

La difficulté est que les personnes sont majeures, j’ai besoin d’avoir tous les éléments. S’il y avait des mineurs impliqués ce serait différent, il faut recueillir les preuves. Je veux que justice soit faite mais pour cela j’ai besoin d’avoir des éléments. Mon rôle est de garantir que de tels actes ne peuvent pas se dérouler. Une autre personne dénoncée comme pourvoyeur de ces fêtes où ces agressions se déroulaient n’est plus dans l’établissement d’un point de vue administratif je n’ai pas de pouvoir, c’est la justice qui doit trancher et pour cela les personnes doivent porter plainte.

  • Un entrepreneur bisontin, Khaled Cid a été passé à tabac par une personne radicalisée d’extrême droite. Quel est le plan de lutte contre le racisme à Besançon ?

Une réunion doit se tenir avec la préfecture autour de la radicalisation, du racisme, de l’homophobie prochainement.  Tous les élus sont concernés, on reconsolide nos actions. Cette agression de Khaled Cid est un acte qui est très caractérisé par sa mouvance d’extrême droite raciste. L’agresseur est une personne dangereuse, pour lutter contre le racisme cela doit être un travail, plus que de la sensibilisation contre le racisme.

  • Ces groupuscules d’extrême droite sont-ils implantés depuis longtemps à Besançon et comment luttez-vous contre ?

A Besançon comme dans d’autres villes, il y a effectivement des mouvances d’extrême droite, des fascistes qui s’affrontent avec des anti-fash. Je suis arrivée en 1979 à Besançon en tant qu’étudiante j’en entendais parler, notamment des groupuscules qui traversaient la frontière et s’entraînaient dans les forêts. Ils sont surveillés et la préfecture nous a sollicités via des groupes de travail avec des élus. 

 Tous les dispositifs de la ville sont mobilisés pour mener plus d’actions en matière de lutte contre le racisme.

Dès le plus jeune âge, les enfants doivent apprendre à s’exprimer, à être accompagnés par des sociologues, des psychologues, des philosophes, des psychologues. Ils doivent être amenés à s’interroger sur la différence.

Quand je parle la différence, c’est dans sa globalité qu’elle soit culturelle ou physique, dans les clubs sportifs ou artistiques, la question de la différence doit être traitée et les enfants accompagnés.

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