AISNE : ERIC DELHAYE, » IL FAUT REPENSER LES USAGES DE L’ESPACE PUBLIC »
Le maire, Éric Delhaye, précise les enjeux de cette démarche pour la ville au plus vaste secteur sauvegardé de France. Le Médiaa : Aujourd’hui, quel constat faites-vous de la situation de la cité médiévale ? Éric Delhaye : Laon est une ville moyenne qui, comme de nombreuses villes françaises, connaît un souci d’attractivité de son […]
Le maire, Éric Delhaye, précise les enjeux de cette démarche pour la ville au plus vaste secteur sauvegardé de France.
Le Médiaa : Aujourd’hui, quel constat faites-vous de la situation de la cité médiévale ?
Éric Delhaye : Laon est une ville moyenne qui, comme de nombreuses villes françaises, connaît un souci d’attractivité de son centre-ville. Avec l’opération Cœur de ville, pour laquelle nous nous sommes portés candidats, nous avons souhaité redonner de l’attractivité économique, touristique et culturelle à la ville en s’attaquant, notamment, aux problèmes de la vacance commerciale et de l’insalubrité de certains logements.
À Laon, nous avons la particularité d’avoir une ville haute et une ville basse. Dans la cité médiévale qui s’articule autour du noyau identitaire qu’est la cathédrale, nous avons connu une baisse sensible de la population et une vacance commerciale très importante qui était il y a encore quelques années, de l’ordre de 44 %. Nous avons pris un certain nombre d’orientations avec nos partenaires, dont l’État, pour redynamiser ce centre historique. Ces mesures ont déjà portées leurs fruits puisque la vacance n’est plus que de 25 %. Aujourd’hui, nous souhaitons faire « plancher » les urbanistes sur le sujet de la mobilité dans l’espace public autour des principales places urbaines pour accompagner cette dynamique.
LM : Quelles sont vos attentes concernant cette concertation publique qui vient de rentrer dans sa deuxième phase ?
ED : Les trois places majeures du plateau – la place du Général-Leclerc, le parvis de Notre-Dame, la place Aubry et ses rues adjacentes – ont un rôle à jouer dans la cette attractivité. Pendant longtemps, nous avons vécu sous le dogme du « toujours plus de voitures en centre-ville » comme élément principal du développement commercial. Il faut repenser les usages dans l’espace public.
Dans un premier temps, nous avons recueilli la parole des commerçants, des habitants de la ville haute et des différents acteurs économiques pour connaître leurs attentes et leurs craintes, notamment en matière de stationnement. À présent, nous proposons un questionnaire en ligne pour avoir l’avis des Laonnois sur les questions du partage de l’espace public et de la mobilité douce. Cette concertation viendra alimenter le futur cahier des charges qui servira de cadre au concours d’urbanisme.
LM : Quels sont les enjeux de ce vaste programme de réaménagement des places ?
ED : Il faut mener une réflexion intelligente des usages en ville et arriver à un apaisement de ces espaces publics. La place de l’hôtel de ville, par exemple, est triste, minérale et remplie de voitures alors qu’elle fait la liaison entre l’abbaye et la cathédrale. Elle a vocation à devenir un lieu de partage, de regroupement et d’accueillir des événements culturels pour développer l’attractivité touristique, notamment. La piétonnisation du parvis de la cathédrale a permis l’organisation d’animations, de spectacles et de jeux qui a permis de renforcer l’attractivité culturelle. Des artistes et des artisans d’art se sont installés ainsi que des bars et des restaurants.
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