AISNE : LAON S’ATTAQUE PLUS ENCORE AUX LOGEMENTS INDIGNES
Sylvie Letot-Durande, la première adjointe au maire en charge du dossier, assume avec vigueur cette volonté politique de lutte en faveur des mal-logés. Le MEDIAA : Depuis 2016, la ville de Laon organise des visites de décence des logements. Quelle est la situation de l’habitat dans la ville ? Sylvie Letot-Durande : Dans une cité […]
Sylvie Letot-Durande, la première adjointe au maire en charge du dossier, assume avec vigueur cette volonté politique de lutte en faveur des mal-logés.
Le MEDIAA : Depuis 2016, la ville de Laon organise des visites de décence des logements. Quelle est la situation de l’habitat dans la ville ?
Sylvie Letot-Durande : Dans une cité médiévale comme la nôtre, notamment dans la ville haute mais pas seulement, nous avons des quartiers anciens avec un habitat parfois fortement dégradé. Il y a 20 ans, de nombreux investisseurs ont acheté des immeubles qu’ils ont divisés en petits logements pour répondre à la demande étudiante. Certains propriétaires, par souci de rentabilité, ont négligé leurs obligations d’entretien, en matière de rénovation énergétique par exemple, ce qui, parfois, cause des problèmes de sécurité pour leurs locataires. Aujourd’hui, avec les dispositifs qui existent, l’accompagnement financier des propriétaires-bailleurs est sans commune mesure.
Les aides peuvent s’élever jusqu’à 1000 euros du mètre-carré. Notre volonté politique est de lutter contre ces logements indignes. Cette année, nous avons enregistré et instruit 15 dossiers.
LM : Pourquoi avoir choisi de déléguer, au 1er janvier, ces visites de décence à Soliha Aisne ?
SLD : Depuis 2016 et jusqu’au 31 décembre, les visites de décence sont assurées par les services municipaux. Ce sont très souvent les locataires qui venaient signaler au CCAS, au secrétariat de mairie ou à la police municipale que les fenêtres de leur appartement ne fermaient plus ou qu’il y avait encore de la peinture au plomb sur leurs murs… Même si nos services sont coordonnés, cela posait des problèmes d’organisation et pouvait mettre la ville en porte-à-faux avec les propriétaires.
Le diagnostic immobilier n’est pas notre métier. Nous avons souhaité déléguer ce service à un spécialiste de l’habitat depuis plus de 30 ans qui va organiser les visites de décence, réaliser les diagnostics avec expertise, contacter les propriétaires mais aussi les orienter au mieux vers les dispositifs financiers dont ils peuvent bénéficier pour réaliser les travaux indispensables car, très souvent, ils ont une méconnaissance de leurs droits.
LM : Quels sont vos objectifs à moyen terme dans l’amélioration de l’habitat ?
SLD : Lorsque la communauté d’agglomération du Pays de Laon se sera dotée d’un plan local de l’habitat (PLH), nous allons, je l’espère, tendre vers un permis de louer, comme cela se fait ailleurs, sur l’ensemble du territoire afin d’en finir avec ces logements indécents. Nous allons aussi informer plus encore les propriétaires-bailleurs sur les dispositifs existants dans le cadre de Cœur de ville et de l’OPAH-RU (Opération programmée de l’amélioration de l’habitat – Rénovation urbaine).
La ville haute a un vocation touristique et d’animations. Moins nous aurons un habitat dégradé, plus la cité sera attractive et les locataires heureux d’y vivre. La lutte contre le mal-logement est une nécessité humanitaire.
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