AISNE : TRISTAN DUVAL, UN SAINT-QUENTINOIS À L’ORIGINE DE HORS-CINÉ
Le Mediaa : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans cette aventure ? Tristan Duval : Depuis ma plus jeune enfance, je vais très souvent au cinéma en famille, puis à l’adolescence, parfois seul. Petit à petit, j’ai découvert d’autres films, plus indépendants, venus du cinéma expérimental. Avec le collectif Lent-ciné basé à […]
Le Mediaa : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans cette aventure ?
Tristan Duval : Depuis ma plus jeune enfance, je vais très souvent au cinéma en famille, puis à l’adolescence, parfois seul. Petit à petit, j’ai découvert d’autres films, plus indépendants, venus du cinéma expérimental. Avec le collectif Lent-ciné basé à Lille, nous avons souhaité montrer et promouvoir le cinéma « libre » créé par des auteurs et des réalisateurs peu connus du grand public. Nous organisons, par exemple, le Kino-Cabaret, dont le principe est de réunir des personnes venues d’horizons différents pour faire ensemble des courts-métrages le temps d’un week-end. Je me suis très vite aperçu qu’il n’existait pas de réelles bases de données réunissant ces œuvres pour les rendre visibles par tous. C’est comme ça qu’est né Hors-ciné.
LM : Quelle est la particularité de ces films libres » ?
TD : Il y a souvent une très grande méconnaissance des règles juridiques liées au droit de la propriété intellectuelle et des licences, qui est très complexe. Très souvent, les auteurs et les réalisateurs ne connaissent pas leurs droits en la matière. Car libre ne veut pas dire gratuit, tout dépend du niveau de licence. Sur la plateforme Hors-ciné, il est possible selon le niveau de licence de regarder, de partager, de diffuser parfois même d’extraire une partie d’une œuvre pour en créer une autre, voir de les projeter. Nous préférons d’ailleurs qualifier ces films de « partiellement libres de droits ».
LM : Pouvez-vous nous citer des exemples de films que nous pouvons trouver sur votre site ?
TD : Il y a les films tombés dans le domaine public, 70 ans après la mort de leurs auteurs, comme le Voyage dans la lune de Georges Méliès ou le Piano irrésistible d’Alice Guy. Majoritairement, ce sont des créations originales et contemporaines. Il y a, par exemple, le Jour d’après de France Timmermans et Franck Dépretz retraçant le parcours de migrants à Metz qui a une certaine résonance avec l’actualité ou encore les films de la Fondation Blender produits avec le logiciel libre Spring.
LM : Quelles sont les ambitions de cette plateforme à terme ?
TD : Jusqu’à la fin de notre campagne de financement participatif, le 3 janvier, nous souhaitons mettre en ligne deux films par jour. Bientôt, nous allons éditorialiser nos choix avec une sélection mensuelle, l’interview de réalisateurs et des focus sur le contexte du film. Nous allons continuer notre travail d’archivage afin de garder une trace de ces créations à la manière d’une cinémathèque. Nous avons l’ambition de devenir un centre de ressources pour les médiathèques, le monde éducatif et les centres sociaux en proposant des films et en expliquant le fonctionnement des licences libres, et pourquoi pas, organiser des projections dans les salles à la manière d’un ciné-club.
Plus d’informations sur horscine.org
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