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AJ AUXERRE, LA FIN DU PURGATOIRE ?

Alors que le stade Abbé-Deschamps s’apprête à accueillir la finale de la coupe de France féminine, le 9 août, les supporters des « Bleus et Blancs » désespèrent de revoir l’équipe du « patro » jouer en Ligue 1 et de revivre, pourquoi pas, de folles soirées européennes. Si le club a retrouvé une certaine sérénité en interne, la […]

Alors que le stade Abbé-Deschamps s’apprête à accueillir la finale de la coupe de France féminine, le 9 août, les supporters des « Bleus et Blancs » désespèrent de revoir l’équipe du « patro » jouer en Ligue 1 et de revivre, pourquoi pas, de folles soirées européennes. Si le club a retrouvé une certaine sérénité en interne, la remontée à l’issue de la saison s’avère plus compliquée. Tentative d’explications entre nostalgie et réalisme économique.

Rares sont les villes en France qui sont si étroitement associées à leur club de foot. Il y a bien entendu Guingamp et Lens, et évidemment Saint-Étienne. Il y avait Sedan, jadis. Mais qui dit Auxerre, dit AJA et qui dit AJA, dit Guy Roux, l’entraîneur de toutes les campagnes. Alors que l’emblématique président du club, Jean-Claude Hamel, s’est éteint il y a quelques mois, la dernière figure tutélaire fait désormais partie d’une époque révolue, même si son ombre plane toujours au-dessus du stade. La descente en Ligue 2 après 32 années consécutives dans l’élite en 2011 a laissé ses stigmates. Les luttes intestines en coulisses et la valse des entraîneurs (alors que le club n’en a connu qu’un entre 1961 et 2005, Guy Roux, bien sûr) ont lassé un public peu habitué à tant de remous. Tout cela semble dorénavant appartenir au passé. 

Avec l’arrivée du Chinois James Zhou en 2016 et son rachat par ORG Packaging, le club de la route de Vaux s’est, bon gré, mal gré, converti au football moderne, ou plutôt à son « hyper-financiarisation ». Si les plus optimistes doutaient peu de l’acclimatation d’un investisseur étranger en Bourgogne, les plus sceptiques n’imaginaient pas qu’il puisse préférer le football aux vignobles. James Zhou, le proprio, et Francis Graille, le président avisé n’ont peut-être pas toujours su faire preuve de diplomatie avec les « historiques » mais ont réussi à monter un projet crédible et à ramener un peu de sérénité sur les bords de l’Yonne. Ils ont surtout, et enfin, trouvé une équipe technique à la hauteur, et de la tâche, et de l’enjeu, la paire Cédric Daury – Jean-Marc Furlan. Mais, comme disait, un soir de match, un vieux supporter ajaïste le long de la tribune Leclerc : « Je n’ai jamais vu Guy Roux marquer un but à la place de Cantona… » Guy Roux, encore lui.

Le foot ne se joue pas au café du Commerce

Si l’AJ Auxerre a bien opéré un recrutement judicieux en allant chercher des joueurs de devoir et que les premières rencontres amicales sont encourageantes, les esprits grincheux diront, accoudés au comptoir, que chaque année, les analyses d’intersaison se suivent. Et que les résultats se ressemblent. Il est fini le temps où Guy Roux (hé oui, toujours lui) allait chercher un avant-centre hors-pair aux fins fonds de la Pologne, relançait un joueur pétri de talent en perdition (Enzo Scifo, Laurent Blanc…) ou écumait les stades de la banlieue parisienne pour dénicher un futur défenseur international en puissance, là où les grandes écuries ne se donnaient même pas la peine de faire le déplacement. Les supporters « Bleus et Blancs » doivent s’y résigner. Si le football fait toujours rêver, il est devenu pragmatique et les vieilles ficelles semblent bien usées à l’heure du « tout-communication ».

Le club a obtenu aisément la validation de ses comptes auprès de la DNCG. Le budget de l’AJA plafonne, néanmoins, aux alentours de 20 millions d’euros. De quoi lutter avec les meilleurs écuries de… Ligue 2, mais pas d’attirer le futur Ronaldo. Zhou n’est pas Abrahamovitch et encore moins, l’émir du Qatar. Mais Auxerre, et ses 35.000 habitants, n’est ni Londres, ni Paris. Reste que sur le papier, les protégés de Furlan présentent une équipe solide et peuvent raisonnablement prétendre décrocher l’une des premières places. Comme Toulouse, Dijon, Nancy, Troyes et tant d’autres. Et comme disait un ancien entraîneur Auxerrois, porteur de bonnet et éleveur de champions, il ne faut pas « faire les coqs avant d’avoir pondu ».

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