ALTIFORT-INNOVATECH : ET MAINTENANT ?
À Château-Thierry, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de séparateurs pour l’industrie agro-alimentaire n’a pas trouvé de repreneur. Les 101 salariés d’Altifort-Innovatech vont être licenciés, début septembre. Aujourd’hui, après la colère et la résignation, vient le temps des questions. Le couperet est tombé le 23 juillet. En l’absence de repreneur, Altifort-Innovatech va définitivement baisser le rideau. […]
À Château-Thierry, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de séparateurs pour l’industrie agro-alimentaire n’a pas trouvé de repreneur. Les 101 salariés d’Altifort-Innovatech vont être licenciés, début septembre. Aujourd’hui, après la colère et la résignation, vient le temps des questions.
Le couperet est tombé le 23 juillet. En l’absence de repreneur, Altifort-Innovatech va définitivement baisser le rideau. La nouvelle de la liquidation judiciaire a été annoncée aux représentants du personnel par l’administrateur judiciaire nommé depuis la faillite du groupe l’an dernier. Spécialisée dans la fabrication de séparateurs à destination de l’industrie agroalimentaire, l’entreprise installée à Château-Thierry depuis 1961 s’apprête à licencier ses 101 salariés qui ont, en moyenne, 25 ans d’ancienneté.
Aujourd’hui, aucun croit à un projet industriel viable sur le site et les salariés se retournent contre leur ancien employeur, l’industriel allemand GEA, à qui Altifort avait racheté l’activité et qu’ils accusent de tromperie, pour obtenir les mêmes conditions de départ qu’en 2018. Ironie de l’histoire : le principal client d’Altifort-Innovatech n’est autre que GEA…
Au-delà du drame économique et social, la disparition de ce fleuron économique axonnais laisse beaucoup de questions en suspens, et en premier lieu, les conditions d’une reprise survenue il y a seulement deux ans. « Pour défendre l’intérêt des salariés et du territoire, j’ai proposé que la CARCT (Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry) puisse intenter une action en justice », a indiqué Jacques Krabal, le député de la cinquième circonscription de l’Aisne. Le conseiller régional des Hauts-de-France, Dominique Moyse promet, quant à lui, que « la Région participera à la cellule d’accompagnement qui sera mise en place à la rentrée, pour aider les salariés dans leur recherche d’emploi ou de parcours de formation ».
D’autres se demandent si le personnel politique en place à l’époque de la reprise avait été assez vigilant sur la nature du repreneur, Altifort, une société spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté en France et qui s’était fait connaître par le rachat, finalement avorté, de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord). Il en reste que la disparition d’Altifort-Innovatech à Château-Thierry constitue un formidable gâchis industriel.
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