AUXERRE, CAPITALE FRANÇAISE DE L’HYDROGÈNE
Vendredi dernier, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et l’État, par l’intermédiaire du ministre chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, y ont officialisé la première commande de trains à hydrogène. À terme, l’Auxerrois doit constituer le premier écosystème territorial de référence de France dédié à cette énergie nouvelle.
Auxerre entre de plain-pied dans le XXIe siècle ! Après des années de désindustrialisation, la ville-préfecture de l’Yonne semble enfin porter un projet économique d’envergure. La semaine dernière, la signature d’un contrat de 51,9 millions d’euros entre la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et le ministre chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour l’achat de trois trains à hydrogène auprès du constructeur Alstom, apporte la première pierre à l’édifice. Les premières expérimentations devraient avoir lieu dans deux ans sur la ligne ferroviaire reliant Auxerre à Laroche-Migennes.
« À la fois énergie et solution de stockage, l’hydrogène, et en particulier l’hydrogène vert, représente non seulement un moyen de lutter contre les effets du réchauffement climatique, mais aussi un vecteur d’emploi, d’attractivité et de croissance pour notre région. Pionnière sur cette technologie stratégique, la grande région a su combiner les talents et les compétences à la fois de la Bourgogne et de la Franche-Comté pour prendre le virage de l’hydrogène. L’émergence de cet écosystème territorial auxerrois, premier en France à intégrer le train, en est l’illustration : le travail en faveur des mobilités décarbonées ne fait que commencer », explique la présidente régionale.
Un futur hub territorial H2
Porté par la communauté d’agglomération de l’Auxerrois, alors présidée par Guy Férez, l’écosystème territorial dédié à l’hydrogène prévoit, par ailleurs, la circulation avant la fin de l’année de cinq bus « nouvelle génération » dans l’agglomération auxerroise. Dès septembre, une station capable de produire, stocker et distribuer l’hydrogène doit être opérationnelle, avenue de la Turgotine. « Elle fournira les bus, trains, camions et véhicules utilitaires industriels. Le grand public qui souhaiterait investir dans cette technologie à travers des véhicules légers pourra également s’y approvisionner. C’est l’entreprise Hynamics, via sa société de projet CP3C (filiale d’EDF), qui est en charge de la construction », précise l’intercommunalité.
Auxerre entend ainsi développer un cercle vertueux autour de cette énergie verte en attirant des entreprises extérieures spécialisées dans cette filière. « Notre projet d’écosystème hydrogène est disruptif. En décembre dernier, les décideurs, institutionnels mais surtout industriels, ont bien compris l’ampleur du projet : depuis, la synergie d’ensemble révèle des acteurs désireux de participer à la construction de ce grand hub technologique. C’est la validation d’une stratégie ambitieuse : créer autour d’une technologie tout un système transversal, source d’une vraie valeur ajoutée et intégrant la production, la distribution, la consommation, prémices d’une économie circulaire de l’énergie », souligne Crescent Marault, le maire d’Auxerre et président de la Communauté de l’Auxerrois, qui émettait pourtant des réserves sur la viabilité de ce projet en octobre dernier.
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