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CHAMPAGNE VINCENT BLIARD : DES CONVICTIONS PROFONDES QUI SE CULTIVENT DEPUIS 1960

Pionnier du bio dans les années 1960, le Champagne Vincent Bliard est aujourd’hui représenté par la nouvelle génération formée par Florence et Antoine. Avec leur mantra « de souffle et de terre », ils poursuivent le travail des générations précédentes et réinventent avec brio les cuvées ! C'est sur le village d'Hautvillers que se trouvent ces jeunes Récoltants-Manipulants, pour qui le travail du bois est une signature et témoigne de leur histoire.

Présentez vous, votre exploitation, les membres de votre équipe, votre histoire de famille.

Je m’appelle Florence, je suis la fille de Vincent Bliard et la petite fille de Jean et Hélène Bliard, les fondateurs de la maison familiale. Nous produisons à peu près 12 000 bouteilles par an sur une surface de 3.8 hectares. Je suis actuellement assistante de gestion administrative et commerciale du vignoble dans l’attente d’obtenir mon BPREA très bientôt. Je souhaite ensuite pouvoir m’investir pleinement dans la co-gestion de l’exploitation aux côtés de mon compagnon, Antoine Bocquet, actuel responsable de l’exploitation, et pour longtemps je l’espère ! Auparavant, j’étais psychologue en région parisienne et avec mon compagnon, Antoine, nous avons eu envie de changer de vie et de fonder une famille. Nous avions envie de remettre du sens dans nos vies. Le Champagne biologique correspondait aux valeurs de vie de mes grands-parents et aux nôtres aujourd’hui.

Mon grand-père, ainé d’une fratrie de six enfants, était jadis laboureur pour une Maison de Champagne à Hautvillers et a ensuite décider d’acheter des petits morceaux de vignes. Mes grand-parents ont ensuite eu suffisamment de surface pour commencer sa propre exploitation de champagne dans les années 60.

A l’époque n’étant pas convaincu de l’utilité des produits phytosanitaires conventionnels, mon grand-père a souhaité poursuivre ce travail du sol pour être au plus près de son terroir et de la nature. Il a donc choisi des produits alternatifs notamment à base d’algues en résonance avec ses valeurs, ceux faisant référence à la méthode Lemaire-Boucher, précurseur du label biologique que l’on connaît aujourd’hui.

Mes grands-parents se sont donc lancés dans cette alternative, même si les produits n’étaient pas optimum à l’époque, leur optimisme l’a emporté. Pour eux, la nature est bien faite et reste autonome. Les premières bouteilles ont été commercialisées en 1970, à une clientèle convaincue avant l’heure, de l’importance du naturel et de la protection des écosystèmes. Citadins ou ruraux, beaucoup de personnes voulaient déjà une nature saine et propre, sans produits chimiques de synthèse.

Avec mon compagnon Antoine et notre employé, nous n’avons pas vraiment de journée type. Antoine gère l’ensemble de l’exploitation, et nous travaillons dans la quotidienneté, ainsi que sur nos projets pour l’avenir de la Maison. Nous sommes à la fois en relation clientèle, en gestion de l’administratif et bien sûr l’essentiel : le travail de la vigne. On se construit et on s’enrichit de tous les conseils que nous recevons. Nous pouvons créer de nouvelles cuvées, une nouvelle gamme et c’est très agréable ! Nous avons fait un gros travail de marketing et sur l’image de notre marque avec l’agence Cidéo.

Champagne Vincent Bliard au coeur du terroir.

Notre exploitation est bien ancrée dans le terroir et dans le village, nous avons repris les fondamentaux de nos prédécesseurs et nous y apportons notre touche et nos expériences. Nous espérons ainsi faire vivre et évoluer l’héritage de mes grands-parents.

Vous décrivez un profond amour pour cette terre qu’est Hautvillers. Qu’est-ce qui fait sa spécificité ?

Hautvillers c’est chez moi, tout simplement. Nous avons été adoptés avec mon frère. C’est donc notre seule origine, c’est là où nous avons grandi.

Mon grand-père, mon père sont nés et ont vécu à Hautvillers. C’est aussi un lieu de mémoire notamment autour de Dom Pérignon. Hautvillers, c’est le berceau du champagne, de mon enfance, de notre famille. C’est un lieu de souvenirs, de baptêmes, de mariages, de fêtes, de célébrations !

La plus ancienne de nos parcelles a été plantée l’année de mariage de mes grands-parents en 1954. La notion de création, de racines sont indissociables de ce terroir dans mon esprit. Aujourd’hui, nous avons fondé notre famille ici et c’est une vraie aventure à deux qui a débuté !

Quelle est sa résonance dans vos cuvées ? Pouvez-vous nous les présenter ?

A Hautvillers, nous sommes en Premier Cru, avec un terrain très argilo-calcaire et l’alliance de ces deux matières nous est bénéfique. Il y a des mètres et des mètres d’argile sous nos pieds, ce que nous avons pu constater lors de la création de notre cave en 1980. Toutes nos vignes sont situées sur le vignoble d’Hautvillers qui semble dominer la vallée depuis la hauteur de ses coteaux. L’inclinaison est parfois prononcée, (plus de 30 degrés) notamment notre parcelle « Les Garennes », cela donne aussi nos meilleurs moments de vendanges, surtout sous la pluie (rires!). Notre terroir est très riche de différences.

Les 3 cépages ont chacun leur typicité, le pinot Noir d’abord, qui a un coté très fruité, très rond aux arômes de fruits rouges, de confitures, de prunes. On est sur une grappe de raisins très aéréedonc assez résistante et par la rondeur de son fruité, considérée comme assez « glamour ».

Par ailleurs, le Meunier est un cépage au fruité plus subtil, de fruits blancs avec une belle richesse aromatique. Il a toute sa place dans notre cuvée principale et qui apporte aussi une belle complexité aromatique.

Le Chardonnay, quant à lui, c’est l’image même de la fraîcheur car il apporte une forte part d’acidité, des notes d’agrumes. Il est minéral, et sa pureté aromatique lui permet de mieux s’imprégner des arômes de bois. Il faut savoir que toute notre vinification se fait exclusivement en élevage en fût de chêne.Nous recherchons ainsi une véritable symbiose des arômes dans notre assemblage des 3 cépages.

Dans la gamme, que nous avons choisi de présenter, nous proposons des champagnes variés qui peuvent répondre à différentes occasions.

Notre cuvée « Les Fondamentaux », avec généralement une dominance de Meunier, avec 30% de Pinot Noir et 30% de Chardonnay est notre cuvée principale, avec un vieillissement minimum de 3 à 5 ans, qui mettra le mieux en valeur les qualités oenologiques de nos vins, assurant une certaine maturité.

Ensuite, notre cuvée « Eternel Optimisme », c’est un 100 % Chardonnay, avec un vieillissement un peu plus long, issu des vendanges 2015. La longévité de cette cuvée permet de proposer un champagne élégant et délicat. Les notes de sous-bois et d’agrumes sont plus ciselées et sa longueur en bouche est agréable. On pourra remarquer une touche beurrée à la dégustation.

« Franche Admiration » est une cuvée 100 % Pinot Noir. Ce Champagne est plus vineux, il a un côté très voluptueux, et s’associe très biens aux viandes notamment du gibier.

Notre rosé, d’assemblage, « Libre comme l’air », actuellement en vendanges 2018 est composé de 25 % de Pinot Noir, dont 7 % de vin rouge, associé à 75 % de Chardonnay. Lorsque mes parents ont crée cette cuvée, ils ont voulu un assemblage qui donnerait toute sa place à la fraîcheur de cépage blanc pour équilibrer la puissance du Pinot Noir. Cette dominance de Chardonnay était et est toujours très étonnant pour un rosé. Il a une belle couleur rose poudré et allie fraîcheur et fruité.

« Sylve », notre assemblage des 3 cépages, actuellement des vendanges 2014, est notre Cuvée qui permet de (re)découvrir nos Fondamentaux avec quelques années de maturité en plus. En effet, on notera une belle évolution des arômes et une longueur en bouche plus importante. La teinte dorée de cette Cuvée est l’un des indices de son âge.

Pour terminer la présentation succincte de notre gamme, nous évoquerons la cuvée « Sempiternel » qui se présente comme une collection et qui proposera des vins  » hors-norme ». Actuellement, c’est un assemblage des 3 cépages des vendanges 2008. Un vin qui a traversé les années, doté d’une belle robe d’un doré soutenu, soulignant sa maturité, avec une belle typicité dans ses arômes.

Par ailleurs, nous avons en préparation la cuvée « Précieuses convictions », un 100 % Meunier qui sera bientôt disponible à la vente.

Pour le vieillissement de nos vins, on considère qu’il leur faut une certaine maturité pour être au mieux de leur forme. En fonction des palais, en fonction des goûts, on aimera les vins plus ou moins jeunes; c’est pour cela que nous proposons toute un panel dans notre gamme.

Nous utilisons pour nos étiquettes du papier recyclé, tout est pensé autour de l’écologie dans notre démarche. Même s’il y a aura toujours un impact de l’Homme sur la nature, nous souhaitons faire de notre mieux pour le limiter. Le champagne n’est pas un produit de première nécessité (rires!) mais il ne tient qu’à nous de limiter au maximum notre empreinte notamment par l’utilisation du laser au lieu de l’encre sur nos coiffes, ou bien encore de la fibre de canne pour les contre-étiquettes.

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez véhiculer ?

Le consommateur doit savoir ce qu’il boit quand il le boit. Il faut rendre plus claires et plus lisibles les informations de consommation et de traçabilité, cela permet de faciliter les échanges et de se rapprocher du concret. Ce lien avec le producteur ré-ancre le consommateur dans le contexte de sa culture et ses pratiques.

Antoine, gère l’exploitation d’une main de maître.

Plus la consommation des produits que ce soit le champagne ou autres, sera responsable et éclairée plus le monde de l’écologie se portera mieux. Il faut donner les clés aux clients !

En quoi est-ce un challenge d’être en bio  ?

Nous avons la chance d’être la troisième génération en culture biologique, donc nous n’avons pas eu à faire face aux difficultés de la première heure. Nous pouvons simplement perpétuer les valeurs qui nous ont été transmises, et poursuivre des méthodes culturales qui ont été largement améliorées avec le temps. Aujourd’hui, nous avons le vent en poupe car les mérites du bio ont été reconnus. Donc je ne dirais pas que dans notre cas il y ait de véritable challenge à être en bio.

L’un des challenges que nous rencontrons par contre, c’est de trouver une dynamique satisfaisante dans la reprise d’une exploitation viticole, comme tous les « jeunes » repreneurs de notre génération. Reprendre une structure, la faire vivre, ce n’est pas si simple, et comme nos camarades jeunes vignerons, nous avons parfois des difficultés à recevoir les clés nécessaires à la pérennisation de notre activité. En tant que petite structure, il nous faut trouver un équilibre financier. Nous avons aussi besoin de planifier la réalisation de certains travaux et rénovations. Avec le temps, il faut aussi s’accommoder du morcellement des vignes lié aux problématiques de succession.

Afin de s’assurer un équilibre, et de garantir une certaine marge de manœuvre dans l’élaboration de nos vins, nous vinifions environ 12 000 bouteilles par an, (pour faire une bouteille, il faut environ 1kg de raisin). Ainsi, cela nous permet d’écarter toutes les bordures de nos vignes contiguës à nos voisins en conventionnel, et de garder uniquement ce que nous souhaitons vinifier. De plus, notre capacité de stockage n’étant pas extensible, nous nous satisfaisons pleinement de ce mode de fonctionnement initié par mes parents.

Un autre défi, c’est d’utiliser les moyens de communication actuels afin de mettre en lumière nos efforts et nos vins. Ni mes parents, ni mes grands-parents, ne s’étaient intéressés à ce genre de démarche, comme avec Cidéo par exemple, car ils avaient une clientèle historique presque immuable. Mais les temps changent et nous devons nous adapter au mieux. Le but étant de transmettre les valeurs du bio dans le contexte actuel. Le bio est une évidence pour nous quoiqu’il arrive ! Nous ne voulons pas gâcher cet héritage et nous souhaitons continuer à promouvoir ces méthodes ne serait-ce que dans ce contexte d’urgence climatique, pour le bien de la planète.

Le véritable challenge, finalement, c’est d’être dans une famille de vignerons bio qui avait un peu rejeté la modernité et d’asseoir notre légitimité en tant que vignerons bio de la première heure sans finalement l’être soi-même (et oui, nous n’étions pas nés !). 

Par ailleurs, nous avons de bons rapports avec les autres vignerons du village, notamment via la confrérie de Saint Vincent dont je fais partie et l’association des vignerons d’Hautvillers. On s’entraide et la bienveillance du collectif l’emporte ! 

Un conseil à nous donner pour déguster votre champagne ?

La plupart de nos cuvées se marient très bien avec des apéritifs dinatoires, où il y a de la convivialité et un beau mariage de saveurs avec des crevettes tempura (beignets frits japonais) ou des crudités par exemple.

Avec des simples gâteaux apéritifs salés qui rehaussent très bien la perception du champagne et son effervescence.

Nos champagnes se marient très bien avec du melon, des fruits frais. Nos cuvées plus matures s’accordent à merveille avec les fromages à pâtes dures comme le Beaufort ou le Comté. Pensez aussi aux coquillages St Jaques déglacées au Champagne, c’est un régal !

Dès l’instant où l’on va respecter la beauté du vin et le sublimer en respectant une alliance des saveurs, on passera un très bon moment de dégustation ! Il ne faut pas hésiter à demander des conseils ou faire des petits ateliers sur les accords mets et vins, ça ne peut qu’enrichir nos expériences dans la convivialité. 

Crédit photos: Champagne Vincent Bliard.

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