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CHLORDÉCONE : UN ANCIEN MINISTRE DE L’AGRICULTURE ENTENDU PAR LES JUGES D’INSTRUCTION

Cahin-caha, l’instruction de l’empoisonnement des Antilles et de leurs habitants par le chlordécone se poursuit. Les juges d’instruction ont convoqué et entendu un ancien ministre de l’Agriculture, d’octobre 1990 à octobre 1992, le socialiste Louis Mermaz. La première plainte dans cette affaire remonte à plus de 15 ans.

A 90 ans, Louis Mermaz est rattrapé par une signature qui n’a dû l’occuper que quelques minutes à l’époque, début 1992. Il n’avait fait que reprendre les autorisations accordées par ses prédécesseurs. Sauf qu’entretemps le pesticide en question avait fini par être prohibé. C’est donc une « dérogation » que le ministre de l’époque a avalisé, qui sera d’ailleurs prolongée par son successeur, Jean-Pierre Soisson.   

Le chlordécone, pesticide destructeur entre autres du charançon, a vu son emploi permis dans les bananeraies aux Antilles, alors qu’il était interdit aux Etats-Unis à la suite d’un grave accident dans une usine de production. En février 1990, il finit donc par être interdit en France. C’est l’affaire dans l’affaire. 

L’interrogation des juges a sans doute porté sur le pourquoi et le comment de cette dérogation. Une enquête fouillée publiée par le journal « Le Monde » en 2018 a révélé que la société Lagarigue, importatrice du chlordécone aux Antilles, en a constitué un très important stock… six mois après le retrait de l’autorisation.

Ce stock représentait environ 3 années des ventes passées de chlordécone réalisées par Lagarigue. Et les deux dérogations successives ont été accordées pour 3 ans, de façon à écouler ce fameux stock.       

Des dégâts gigantesques 

Le chlordécone, utilisé massivement contre le charançon dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique de 1972 à 1993, a pollué durablement leurs sols, leurs rivières et leurs eaux côtières. De ce fait, on le retrouve à fortes doses dans les légumes, le gibier et toute la chaîne alimentaire des poissons qui alimentent la petite pêche. 

Selon Santé Publique France, 90 % des Antillais sont contaminés. Les plus exposés sont évidemment ceux qui ont eu à manipuler le pesticide, ouvriers agricoles et petits exploitants. Ils développent différentes affections handicapants voire mortelles, notamment le cancer de la prostate. La Guadeloupe et la Martinique ont, depuis lors, un dramatique record mondial de ce cancer, loin devant le 3ème

Incertitude juridique

L’autre aspect qui scandalise et rend les Antillais dubitatifs, ce sont les suites judiciaires de l’affaire. En février dernier, les juges chargés d’instruire l’affaire ont annoncé aux associations de plaignants, d’un part que les archives du ministère de l’Agriculture concernant ces autorisations avaient « disparu », d’autre part que l’affaire risquait d’être prescrite.

Cette annonce avait fait descendre de très nombreux manifestants dans la rue. En octobre, par la voix de son président Serge Letchimy, la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) se portait partie civile pour s’opposer à un éventuel déni de justice.

Crédit photos: Petmal – GettyImages.

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