CONSTRUCTION DE DEUX ÉGLISES ET D’UN ÉTABLISSEMENT SECONDAIRE EN SEINE-ET-MARNE
C’est assez rare pour être remarqué. Il ne s’agit pas d’une vieille église menaçant ruines et que l’on cherche à sauver, mais de la création d’une nouvelle et même de deux. L’une à Chelles et l’autre à Serris, dans le Val d’Europe. Celle-ci sera accompagnée d’un établissement scolaire privé complet. L’investissement global est évalué à 50 millions d’euros.
C’est à l’arrivée d’un nouvel évêque à Meaux, il y a dix ans, que le projet a vu le jour. Comme le rappelle Mgr Jean-Yves Nahmias, « le Val d’Europe est l’un des secteurs les plus jeunes de France, avec une forte croissance démographique ».
Il raconte qu’il a été surpris quand son « équipe paroissiale [lui] a présenté un projet immobilier plutôt tourné vers les personnes âgées ». Ses membres ont répondu qu’ils cherchaient à faire avec les moyens du bord, c’est-à-dire les ressources du diocèse.
Mgr Nahmias leur a demandé « de retourner la proposition, définir les besoins pour se lancer dans un projet ambitieux et global ». La population de Val d’Europe a été multipliée par 10 en 30 ans et 70 % ont moins de 40 ans. Les travaux vont commencer d’ici la fin de l’année.
Le centre ecclésial de Serris a pris le nom de Saint-Colomban, un prédicateur irlandais du VIIème siècle, que ses pas ont mené sur les bords de la Marne et dans toute l’Europe. L’église de Chelles a pris celui de Sainte-Bathilde.
Les 3 bâtiments
Confié à l’architecte italien Pierre-Carlo Bontempi, Saint-Colomban se signalera par son clocher de 36 m. L’église pourra accueillir 900 fidèles, grâce à un auditorium communiquant avec la nef. Le style de la construction doit respecter, spécifie l’évêque, « les méthodes et les codes » du voisinage sous le regard vigilant de Disney. Il a donc fallu « mêler des styles évoquant différentes époques ».
Elle sera donc accompagnée d’un établissement scolaire privé, pouvant à terme recevoir 1 500 élèves. En prévision d’un agrandissement ultérieur, des étages sont prévus sur les parties de plain-pied, comme le réfectoire. Et des parkings en bordure de parcelle pourront servir à d’autres constructions.
Enfin, l’église de Chelles, conçue par le cabinet Patriarche, sera modulable. Elle pourra accueillir des groupes de 50 à 200 personnes pour les diverses célébrations. Un jeu de parois coulissantes avec les salles attenantes permettra même de monter la jauge à 800 participants. Les 3 bâtiments se plieront aux dernières prescriptions en matière d’économie d’énergie.
Montage financier
L’audace du prélat a conduit le diocèse à se lancer dans ce projet à 3 faces, sans disposer de l’ensemble des financements. Le coût de chacune des deux églises dépasse un peu les 10 millions d’euros. Le reste concerne les établissements scolaires et le centre culturel. Plus de 22 millions ont été d’ores et déjà réunis, soit en dons soit en promesses fermes.
Des entreprises, des mécènes et les fidèles abonderont au fil du temps les fonds nécessaires. Le projet a reçu l’appui de deux précieux partenaires, la Fondation d’Auteuil et celle de Stanislas.
Les Chantiers du Cardinal ont apporté de leur côté 1 million d’euros. Pour suivre posément le rythme du financement, les constructions scolaires se feront en 4 étapes. On répondra d’abord au plus urgent, le collège et le lycée. Leur inauguration est prévue à la rentrée 2023 et les églises en 2024.
Crédit photos: Tinnakorn Jorruang – Gettyimages
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