DAMMARTIN-EN-GOËLE, LE JOUR LE PLUS LONG
Elle était jusqu’alors connue des baroudeurs qui empruntent le sentier de grande randonnée du Tour de Paris (GR1) et des férus d’histoire de l’art pour sa collégiale Notre-Dame, construite par Antoine de Chabannes, compagnon de Jeanne D’Arc. Depuis le 9 janvier 2015, la France entière connaît Dammartin-en-Goële pour être le théâtre de l’assaut du GIGN […]
Elle était jusqu’alors connue des baroudeurs qui empruntent le sentier de grande randonnée du Tour de Paris (GR1) et des férus d’histoire de l’art pour sa collégiale Notre-Dame, construite par Antoine de Chabannes, compagnon de Jeanne D’Arc. Depuis le 9 janvier 2015, la France entière connaît Dammartin-en-Goële pour être le théâtre de l’assaut du GIGN contre les deux djihadistes, Saïd et Chérif Kouachi.
Deux jours après avoir décimé la rédaction de Charlie Hebdo et assassiné douze personnes, les terroristes islamistes se réfugient dans l’imprimerie de Michel Catalano dans la zone commerciale de Dammartin-en-Goële. Le gérant aura juste le temps d’ordonner à son graphiste, Lilian, le seul présent dans l’entreprise à ce moment-là, d’aller se cacher. Pendant plus de deux heures, le gérant se retrouve l’otage des frères Kouachi alors que le salarié restera réfugié dans l’entreprise jusqu’à l’assaut final. Les Dammartinois, quant à eux, se croient dans un mauvais rêve.
Dans une interview accordée à nos confrères de France Inter, Michel Catalano reste, malgré le temps, profondément marqué par cette épisode et confesse ne plus être « le même homme » aujourd’hui. « J’étais persuadé que j’allais mourir. Je suis resté conditionné par le fait qu’il fallait que Lilian sorte vivant de cette histoire. C’était mon objectif extrême », explique l’imprimeur de 53 ans. Michel Catalano sera relâché par ses ravisseurs à 10h20 et attendra, dans une angoisse indescriptible, la libération de son salarié, un peu avant 17h00. L’intervention durera trois minutes. « J’ai eu l’impression que l’assaut a duré des heures, pour moi ça a été interminable. »
Après avoir reconstruit son imprimerie en 2016, partiellement détruite par les projectiles et les explosifs des gendarmes d’élite, le gérant tente lui aussi de se remettre sur pieds. « Au départ, on avait plutôt envie de partir à l’autre bout du monde, mais assez vite, on a compris ma femme et moi, que j’avais besoin de redémarrer là où j’étais. »
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