DANS LES CRIMINELS LES PLUS RECHERCHÉS PAR EUROPOL, LE NARCO GUADELOUPÉEN JOËL SOUDRON
Le Guadeloupéen de 42 ans figure depuis quelques semaines dans le fichier des « Most Wanted » d’Europol. Il a été condamné pour trafic de stupéfiants et arrêté au Mali, puis s’est évadé voici 3 ans. Il est considéré comme un narcotrafiquant d’envergure internationale.
Il tranche dans le fichier d’Europol, au milieu des 62 personnes les plus recherchées par le fameux service de coopération des polices européennes. Beaucoup ont des trognes patibulaires-mais-presque, comme disait Coluche. Lui au contraire paraît calme, retenu, vaguement intrigué et légèrement ennuyé dans son sobre et élégant boubou africain.
Dans sa fiche détaillée, Europol explique qu’il est « extrêmement discret, mobile, détenteur de plusieurs passeports ». Né en 1979, Joël Soudron apparaît sur les radars de la police en 2004. Il est condamné, en son absence, à 6 ans de prison pour trafic de drogue par le tribunal de Créteil.
Cinq ans plus tard, son nom revient aux oreilles des stups, lorsqu’une cargaison de 230 kilos de cocaïne est saisie dans un conteneur arrivé au port du Havre. La société expéditrice est en Guadeloupe. Les stups remontent la piste fissa et découvrent dans les locaux de celle-ci un autre chargement de poudre blanche de 270 kg, ainsi que 280 000 euros en espèces. Les informations recueillies permettent d’en attribuer l’organisation à Soudron. Le petit trafiquant apparaît pêu à peu comme un gros bonnet.
Mais celui-ci semble insaisissable. Il est sans cesse en déplacement, entre les Antilles anglaises et françaises, les Caraïbes et l’Afrique francophone. Là-bas, il est soupçonné d’avoir investi une partie des revenus de ses trafics, pour les blanchir dans l’immobilier, la restauration, etc. Europol révèle qu’il voyage sous différentes identités, tantôt James Olivier Kane, tantôt Jamal Olivier Kane ou encore Max Bernard Honorat Dalon.
Cinq autres années passent et, malgré toutes ces précautions, Soudron est arrêté au Mali et expulsé vers le France. Sous le coup de sa première condamnation, il est incarcéré. Il se teint tranquille, discret, comme à son habitude. Passé un certain temps, il bénéficie de permissions de sortie.
En 2018, le juge d’instruction de l’affaire du Havre s’apprête à l’entendre pour le mettre en examen. Il disparaît. Après une permission de sortie, il ne entre pasintègre pas le centre pénitentiaire de Réau. Il est toujours en fuite à cette heure et la police ne semble pas savoir où il a trouvé refuge.
Le fonctionnement du fichier « Most Wanted »
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, il a intégré le fichier « Most Wanted » d’Europol. Celui-ci est fait spécifiquement pour des gens dangereux et très recherchés, dont la police des différents pays partenaires a plus ou moins perdu la trace.
La direction d’Europol en sélectionne une soixantaine, dont elle diffuse ainsi très largement le signalement. Pour les criminels, avérés ou présumés, c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne, parce que ça veut dire que les enquêteurs ne parviennent pas à remonter leur piste.
Mais mauvaise aussi, car un policier ou un douanier zélé ou même un quidam observateur est susceptible de les reconnaître n’importe où. Et de les faire arrêter.
Crédit photos: Joel Soudron – Europe’s Most Wanted.
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