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DE LA MUSIQUE EN BOUTEILLE, LE CHAMPAGNE ALLOUCHERY-BAILLY SE DÉVOILE À ECUEIL

Située à Ecueil au cœur de la Montagne de Reims, Camille, réservée au premier regard, a su casser les codes et s’affirmer à travers ses champagnes. Passionnée de musique, sa marque et sa gamme sont construites autour de cet univers pour nous livrer une interprétation unique et audacieuse de sa personnalité. Le nom de chaque cuvée est associé à la musique comme "Chœur de Pinot", clin d’œil à son grand-père, lui aussi mélomane.

Présentez-nous votre domaine et l’histoire de votre famille.

Je m’appelle Camille Allouchery, j’ai 36 ans, et j’ai repris l’exploitation familiale en décembre 2010, le Champagne Allouchery-Bailly.

Nous produisons sur une surface de 5 hectares et demi sur 4 villages: Écueil, Ville-Dommange, Sacy et Chamery. Sur notre terroir, nous avons les 3 cépages et principalement du Pinot Noir sur Écueil, qui est le cépage maître du vignoble. Nous travaillons également avec la coopérative de Ville-Dommange, nous pouvons disposer de matériel de très haute qualité et cela nous encourage à avoir de bonnes pratiques culturales. Tous les coopérateurs sont poussés par une même envie et vers la viticulture durable et HVE. Il y a une traçabilité et un suivi très contrôlé et cadré. Nous produisons et vendons 20 000 bouteilles par an.

Nous vendons aussi une partie de nos raisins aux négociants, ce qui nous permet d’investir dans du matériel et d’être encore plus performants sur notre exploitation.

Ce sont mes arrières-grands-parents qui ont initié la culture des vignes. Mon arrière-grand-père, originaire du Pas-de-Calais, était en manoeuvre militaire sur Écueil et a rencontré mon arrière grand-mère et n’est jamais reparti dans sa région. A l’époque, ils ont acheté 100 hectares de terre qui n’étaient bien sûr pas encore sous l’appellation « vignes ». Ils ont ensuite planté des vignes, tout en conservant une partie de terres agricoles et ont commencé à faire leur propre vin que mon arrière grand-père allait vendre avec son âne et un tonneau. C’était un autre temps, mon arrière grand-mère écrivait, elle, à la main les lettres pour les clients.

Mes grands-parents ont continué à commercialiser et à faire grandir leur fichier clients. A la fin des années 70, quand mes parents se sont rencontrés, ils ont lancé leur marque « Allouchery-Bailly » avec les vignes de ma mère, originaire de Ville-Dommange. Mon grand-père était aussi présent en coopérative, et a même aidé à construire la coopérative d’Ecueil. Cet esprit d’appartenance à ce milieu solidaire, d’entraide et de mise en commun est présent depuis toujours dans notre famille.

Une femme à la tête d’une exploitation, racontez-nous.

J’ai la chance d’ être acceptée par la gent masculine (rires). Je gère, en effet, complètement la structure, même si mon papa m’aide bien volontiers lors des coups de bourre. C’est toujours une très bonne entente, je ne me suis jamais sentie inférieure aux hommes mis à part peut-être pour les travaux de force. Gérer une exploitation seule est tout de même assez éprouvant, il faut savoir tout faire, et être disponible à chaque instant. Je suis heureuse de savoir faire tout cela, c’est devenu presque instinctif et cela me plaît, c’est une fierté pour moi.

Être vigneron c’est aussi flirter avec la solitude, et le fait d’être en coopérative, permet de croiser des collègues et, à la vendange, quand on se retrouve sur le quai tous ensemble est une moment magique et hyper convivial !

Camille Allouchery dans sa cuverie à Ecueil.

Rien n’est insurmontable quand l’envie est là, je suis très indépendante, je sais ce que je veux et c’est ce qui fait ma force. J’aime me débrouiller seule et ne rien devoir demander à personne, c’est mon tempérament.

Pouvez-vous nous expliquer votre signature « Les règles de l’art » ? 

Ce positionnement me correspond dans plusieurs sens. Pour définir « Les règles de l’art », je dirai qu’il s’agit d’un travail accompli selon les usages et en donnant le meilleur de soi.  C’est ce qui me caractérise et correspond à l’esprit de ma famille. Nous aimons les choses bien faites, nous sommes plutôt perfectionnistes et soucieux des petits détails.

La rigueur et la minutie sont importantes sans non plus devenir rigide. Dans mes cuvées, on retrouve cette signature. J’élabore des champagnes traditionnels, symboles du travail fait dans les règles de l’art champenoises. D’une manière plus générale, l’esthétisme me parle car j’aime beaucoup l’art, la culture et la musique.

La place de la musique dans votre vie ?

Le musique me parle beaucoup, j’avais envie de la mettre en avant dans ma gamme car la musique prend beaucoup de place dans ma vie. Je joue du piano depuis toute petite et j’ai repris des cours depuis environ 2 ans. ll faut se lancer, dépasser ses peurs et que cela reste du plaisir !

Ma cuvée « Chœur de Pinot » est un hommage à mon grand-père qui était musicien et chef de chœur. J’ai lancé cette cuvée l’année où il est décédé et cela me paraissait évident d’accorder la gamme sur cette thématique.

Présentation de vos cuvées : quelles sont les particularités de chacune ?

J’ai apporté une nouvelle cuvée dans la gamme déjà existante qui me tenait à coeur, il s’agit d’une cuvée 100% Pinot Noir pour mettre en valeur le terroir d’Écueil. J’ai repris la gamme de mes parents et je l’ai uniformisée et enrichie.

La première cuvée se nomme « Diapason« , un brut d’assemblage composée des 3 cépages avec une majorité de Pinot Noir, c’est l’outil qui donne le « la » pour accorder tous les instruments et dans ma gamme, c’est vraiment la cuvée principale, elle donne aussi le « La » à toutes les autres, elle est très représentative de la gamme et de l’exploitation.

La deuxième cuvée  » Métronome« , qui est également un Brut d’assemblage avec 70 % de Pinot Noir, 20% de Chardonnay et 10 % de Meunier, plus vieille que la cuvée précédente, elle marque le temps, à l’instar d’un métronome.

La cuvée « Mélomane« , il s’agit de notre cuvée Rosé, vinifiée à base de 20% de vin rouge. Nous trouvions cela festif d’assembler ce nom à du Rosé.

La cuvée « Intermède« , c’est notre Millésime de 2014 composé de 60 % de Pinot Noir et de 40 % de Chardonnay. Cela marque une pause, c’est la photographie de la vendange qui a été faite.

Et enfin, comme évoqué plus haut, « Choeur de Pinot » à base de 90 % de Pinot Noir et de 10 % de Pinot Meunier. Il s’agit de ma cuvée préférée, j’ai vraiment beaucoup de fierté à l’avoir créée l’étiquette et ce qui se trouve à l’intérieur de la bouteille.

Et, enfin, notre Ratafia que nous avons baptisé « Séraphin » en rapport avec les anges qui jouent de la musique dans la religion catholique et surtout, en hommage à mon grand-père paternel. Mon grand-père faisait partie des FFI, et il avait un pseudonyme qui était « Séraphin Donchery », je m’en suis donc inspiré et cette cuvée est née. Je souhaitais un habillage vintage, un peu dans le style des flacons d’apothicaire d’antan.

Je ne cherche pas à faire des cuvées complexes ou à la mode, je préfère faire bon et bien. C’est ce que j’aime et c’est ce que je préfère vendre. J’aime valoriser mon travail et mon exploitation.

Les certifications VDC/HVE, un vrai plus ? Quels changements au quotidien ?

C’est beaucoup de formalisme mais cela ne nous a pas fait changer grand chose dans notre quotidien et dans notre façon de faire, il n’y a pas de différence gustative par ailleurs. Ce n’est pas une grosse contrainte pour nous, Nous n’avons pas un vieux vignoble donc cela produit bien.

L’acronyme HVE (Haute Valeur Environnementale) est très connoté bio/ environnement alors que cela nous autorise à utiliser des produits phytosanitaires, alors c’est un peu contradictoire peut-être. Nos clients ne viennent pas forcément chercher la certification, ils connaissent notre travail, mais en effet, cela rassure les nouveaux consommateurs d’une certaine façon, c’est un gage de qualité.

Nous vendons principalement aux particuliers en France et en Belgique pour le moment. Il s’agit de la clientèle historique de mes parents et parfois même de mes grands-parents. Etre en contrat avec le négoce et en coopérative m’aident aussi à pouvoir acheter du matériel performant et faire des investissements sur mon exploitation.

Champagne Allouchery-Bailly, laisse une place prépondérante à la musique dans sa gamme.

Les avantages de travailler avec Talentueuse Champagne ? 

C’est un gros avantage de travailler avec Talentueuse Champagne, c’est une aide très précieuse. Nous sommes multi-casquettes et nous ne pouvons pas être bons dans tout. Ils travaillent super bien et c’est un sacré coup de pouce.

Nous avons la chance de vendre nos champagnes en Italie, au Danemark et un peu à la Réunion grâce à Talentueuse Champagne. Nous avons commencé à travailler ensemble en 2020, les débuts étaient compliqués avec le Covid, mais aujourd’hui, avec l’export, cela oblige à faire évoluer les mentalités positivement et à se réinventer !

Crédit photos: Talentueuse Champagne.

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