DÉBORDÉS PAR LA PAUVRETÉ, LES RESTOS DU COEUR APPELLENT À L’AIDE LES POUVOIRS PUBLICS
Avec l’arrivée du froid et de l’hiver, la misère s’amplifie et la fréquentation des Restos du Cœur avec. En Seine-et-Marne, l’ancienneté et l’exiguïté des locaux de l’association créent d’énormes difficultés d’accueil, malgré le dévouement des bénévoles et des plages horaires supplémentaires. Elle en appelle aux « institutions » pour ne pas être obligée de faire attendre les demandeurs dehors.
Le nombre des gens qui ne s’en sortent que grâce à eux ne cesse de croître et a fini par excéder les capacités d’accueil des Restos du Cœur. Pour s’en sortir, leur président départemental, Fabrice Gourhan lance, dans la République de Seine-et-Marne, un appel aux « institutions ».
Le problème le plus urgent est en effet posé par la vétusté et la taille limitée des locaux dont disposent les Restos du Cœur en Seine-et-Marne.
« Sur les 6 derniers mois, constate leur responsable, nous avons une hausse de fréquentation de 15 % ». Un afflux qui s’est encore accentué « depuis le début de la campagne d’hiver, s’inquiète-t-il, avec une augmentation de 25 % par rapport à l’année dernière. » Il y voit une conséquence directe de la hausse des prix, qui s’est accélérée depuis la rentrée.
De ce fait, le profil des bénéficiaires est en train de changer. Auparavant, on y voyait « des petits vieux qui n’avaient pas de retraite » ou encore « beaucoup de mamans seules avec des enfants. » Maintenant, explique-t-il, « nous voyons aussi des personnes qui, jusqu’il y a peu, n’étaient pas au-delà du seuil de pauvreté, mais, avec cette inflation, elles sont passées du mauvais côté de la barrière. »
L’association, rappelons-le, réserve ses paniers-repas aux foyers qui ne disposent que de 667 euros de revenu par personne et par mois en 2022, avec des arrangements selon la situation du demandeur. Et tout le monde peut recevoir un repas chaud, sans condition de ressources.
Un besoin urgent de place
Loin de s’éteindre progressivement, comme l’espérait Coluche, leur fondateur, l’action des Restos du Cœur s’étend. Ils ont ouvert 32 centres en Seine-et-Marne. Leur approvisionnement n’est pas facilité par la hausse des prix. Mais ils peuvent toujours compter sur les donateurs, ainsi que sur les bénévoles. Non, c’est d’abord l’exiguïté des locaux qui fait obstacle à l’accueil des bénéficiaires.
« Nous avons les mêmes locaux depuis 15 ou 20 ans, indique Fabrice Gourhan. Nous ne pouvons pas pousser les murs et les municipalités ne veulent pas nous prêter des locaux plus importants. » Il leur faudrait en louer, mais ils n’en ont pas la capacité financière.
Les président en appelle aux décideurs publics de leur fournir des » locaux suffisamment grands pour que les gens n’aient pas à attendre dehors « . Entre temps, ils ont ouvert quelques centres le samedi ou le soir, ménageant ainsi des horaires supplémentaires. Cela permet aussi aux bénévoles salariés de les rejoindre en dehors de leurs heures de travail.
Crédit photos: Alain Le Bot- Photononstop.
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