DISTRIBUTION DE « CHÈQUE-ÉNERGIE » POUR DÉTENDRE LA PRESSION DUE AU PRIX DU GAZ
Il fallait bien trouver une issue au conflit entraîné par le renchérissement galopant de la bouteille de gaz. En très peu de temps après le blocage des dépôts de carburant, le gouvernement a sorti de son chapeau un « chèque-énergie ». Et les transporteurs ont cessé leur blocus.
Le « chèque-énergie » n’est pas une invention du préfet de la Martinique. Il a été remis au goût du jour par le Premier ministre pour aider ceux pour qui la voiture est un instrument de travail et qui sont touchés par le renchérissement du carburant. Mais personne n’avait pensé à l’adapter à la bouteille de gaz, bien moins stratégique en métropole qu’en Outre-mer, où elle subit une hausse effrénée, en particulier ici.
Le mécanisme retenu par le gouvernent et exposé rapidement par le préfet est le suivant : une aide exceptionnelle de 100 euros sera versée aux familles aux revenus les plus faibles. Leur nombre est évalué à 50 000. Ce qui représente un budget approximatif de 5 millions d’euros.
Mais rien ne dit qu’il ne faudra pas l’étendre à d’autres territoires d’Outre-mer. Un blocage semblable a déjà commencé en Guyane, pour des raisons différentes certes. Mais il pourrait bien englober dans ses motivations le coût de la vie et celui du gaz en particulier.
« Egalité réelle »
Sans attendre, une nouvelle revendication s’est fait jour : celle d’un chèque-énergie qui serait régulier. Elle est soutenue par la CTM (Collectivité territoriale de la Martinique). Elle s’appuie sur une vieille idée, que chaque crise remet à l’ordre du jour. Les habitants de l’Outre-mer refusent d’être considérés comme des citoyens de seconde zone et réclament « l’égalité réelle » avec ceux de métropole.
En 2017, à la fin du quinquennat de François Hollande, une loi en avait fixé le principe. Mais, 4 ans plus tard, elle tarde à entrer dans les faits. On le constate à chaque crise, qu’il s’agisse du prix des produits pétroliers, ou bien de la crise sanitaire, qui a mis ne lumière le sous-équipement médical des Antilles et plus encore de la Guyane.
Stratégie gagnante
L’offensive éclair contre la hausse du prix du gaz, menée par les transporteurs et les associations citoyennes, a commencé à embarrasser les automobilistes. Mais la cause est populaire et les Martiniquais auraient en grande majorité rejeté la faute sur la surdité du gouvernement si le blocage avait duré.
Dans les préliminaires de la campagne présidentielle, cela aurait été un mauvais point aux yeux de beaucoup d’électeurs antillais, en particulier. Et aussi prendre le risque que la situation ne s’envenime et ne dégénère, alors que les esprits sont encore échauffés par les polémiques et le conflit autour de la vaccination.
Crédit photos: Sirichai Asawalapsakul- Gettyimages.
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