DUNKERQUE : DOUBLE SAUVETAGE EN MER DE RÉFUGIÉS
66 personnes, dont 5 femmes et 5 enfants, voulant gagner les côtes anglaises sur deux bateaux en piteux état, ont été récupérées, le 8 mai, par la Marine nationale et la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Depuis l’an dernier, les tentatives se multiplient mettant sous pression les secours en mer.
Ce samedi matin, jour férié, l’alerte est donnée au Centre régional de surveillance et sauvetage (CROSS) situé Cap Gris-Nez. Aussitôt, celui-ci envoie sur la zone indiquée, au large de Dunkerque, le patrouilleur Flamant, qui repère le frêle esquif surchargé et peinant dans les vagues et prend à son bord les 27 passagers.
Juste après, un second bateau est signalé en panne dans les parages. Le Flamant accourt, ainsi que le remorqueur de haute-mer de la marine, l’Abeille Languedoc, et la vedette des sauveteurs en mer de Gravelines, Notre-Dame des Flandres. Ensemble, ils portent secours aux 39 réfugiés en fâcheuse posture.
Tous seront débarqués à Dunkerque et pris en charge par les sapeurs-pompiers et le police de l’air et des frontières, sans autres victimes que deux blessés légers conduits à l’hôpital.
Dispositif au point
Articulé autour du Cross Gris-Nez, sous l’autorité de la préfecture maritime de Cherbourg, ce dispositif a fait la preuve de son efficacité, mais au prix d’un effort permanent. La marine pré-positionne divers bâtiments et les bénévoles de la SNSM demeurent sous tension, avec des difficultés parfois imprévues. Ainsi un passeur a été arrêté à Calais alors qu’il venait de voler dans le hangar des sauveteurs en mer 3 embarcations pour les revendre à des candidats à la traversée.
Exode exponentiel
La pression ne cesse pas de croître. En une seule journée début avril, pas moins de 159 réfugiés sur 8 bateaux en situation périlleuse ont été secourus entre Boulogne-sur-Mer et Dunkerque.
L’an dernier, sur les 1 657 interventions diligentées par la préfecture maritime dans la zone couverte par le CROSS Gris-Nez, plus de la moitié concernaient des réfugiés mal embarqués. C’est quatre fois plus qu’en 2019.
Crédit photos: Préfecture de la Manche et de la mer du Nord.
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