ÉLECTIONS RÉGIONALES : DU RIFIFI CHEZ LES RÉPUBLICAINS
La décision de Gilles Platret, chef de file Les Républicains (LR) pour les élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté, d’une alliance avec Debout la France (DLF) a créé un séisme à droite. Arc-bouté sur ses positions, le maire de Chalon-sur-Saône et vice-président du parti d’opposition a opposé une fin de non-recevoir à ses détracteurs.
En politique, la fin justifie les moyens… Après 20 ans de gouvernance socialiste au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le tête de liste Les Républicains, Gilles Platret, veut plus que jamais croire à l’alternance. Quitte à franchir le Rubicond et provoquer la défragmentation de « l’entente cordiale » entre la droite et le centre, en imposant le souverainiste de Debout la France (DLF) et ancien transfuge du Front National (FN), Pascal Petit, dans la Nièvre. L’annonce a immédiatement provoqué des réactions en chaîne.
La quasi-totalité des membres du bureau politique nivernais ainsi que de nombreux adhérents ont remis leur démission, criant à la trahison et au dangereux rapprochement avec l’extrême-droite.
L’actuel chef de l’opposition au conseil régional, le Côte-d’orien François Sauvadet (UDI) s’est fendu d’un communiqué acide, dès le 28 avril, dans lequel il fustige « la nouvelle orientation » de Gilles Platret. « Passer un accord avec un club d’anciens partenaires de Madame Le Pen, représentés en Bourgogne-Franche-Comté par Lilian Noirot ancien cadre du FN et des Patriotesn’est pas acceptable pour moi. Oser dire que j’étais au courant, informé de cet accord et sous-entendu favorable, n’est pas tolérable. » Le même jour, la conseillère régionale (LR) sortante, Emmanuelle Coint, qui figurait sur la liste de Gilles Platret en Côte-d’Or annonçait, quant à elle, sa décision, « en conscience », de se retirer.
Droit dans ses bottes
En déplacement dans le département de l’Yonne, le maire de Chalon-sur-Saône a reçu le soutien du député de la première circonscription, Guillaume Larrivé. Ce dernier s’est réjoui sur la chaîne Public Sénat de cette « vraie alliance » éreintant, au passage, « la mauvaise soupe rose-rouge-verte » incarnée par Marie-Guite Dufay (Parti socialiste), candidate à sa propre succession.
Quant à Gilles Platret, il ne cesse de maintenir sa position affirmant avoir reçu le soutien de la commission national d’investiture de son parti. « S’il y a quelques individualités qui ne se sentent pas bien, ce n’est pas grave. Le spectre politique est large, ils ont le choix d’aller voir ailleurs. Mais nous, nous traçons un chemin clair. On l’aime ou on ne l’aime pas, mais je ne changerai pas parce qu’il y a quelques critiques de ligne politique », a-t-il, par ailleurs, déclaré sur France Télévisions.
Crédit photos: Delpixel- Shutterstock.
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