EN SEINE-ET-MARNE, LA LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ SE MÈNE AVEC LES MOYENS DU BORD
La Seine-et-Marne se trouve en fin de classement des départements en matière de sécurité. Elle est 79ème sur 96. Dans de nombreux domaines, les crimes et délits sont en augmentation, parfois assez forte, d’une année sur l’autre. En présentant la situation le 19 décembre, le préfet a dit mettre en œuvre les moyens nécessaires pour l’améliorer. A condition d’en disposer…
Entouré des responsables de la gendarmerie et de la police nationale dans le département, le préfet de Seine-et-Marne n’a pas cherché à masquer la réalité. Il a désigné les points noirs sur lesquels, d’après les instructions du ministre de l’Intérieur, il faut « concentrer les efforts ». Elles s’ajoutent aux priorités déjà fixées en la matière. Mais on peut se demander, suivant une célèbre formule, si « trop de priorités ne tuent pas la priorité ».
Parmi celles-ci, figurent donc les cambriolages, qui seraient en hausse de 11 % cette année, ainsi que les vols de véhicules qui auraient grimpé de 19 %. Avec sa vaste superficie et une relative dispersion des forces de l’ordre, la Seine-et-Marne serait devenue l’un des terrains de chasse favoris des réseaux de trafiquants de voitures. Les vols avec violence ont semble-t-il diminué ces derniers mois, mais sont considérés comme un fléau à combattre d’urgence.
S’y ajoute l’insécurité dans les transports en commun. La ligne D du RER, qui va jusqu’à Melun, soit par Yerres, soit par Corbeil-Essonnes est considérée comme l’une des moins sûres de la région. Les bandes du secteur s’y retrouvent souvent et en font le champ de bataille de leurs rivalités, au prix d’incidents sanglants qui effraient toute la population.
En mettant l’accent sur l’accroissement des patrouilles à pied, le préfet s’est engagé à faire surveiller les gares les plus fréquentées, notamment Melun, où transitent chaque jour 45 000 voyageurs, et Chessy, qui dessert Disneyland Paris. Ces rondes de proximité auraient vu leur nombre augmenter de 25 % ces temps-ci. Mais cela se fait à effectifs constants. Et ce n’est pas la participation épisodique d’un sous-préfet poussé par ses supérieurs qui les rend plus efficaces.
Les moyens du bord
Le cœur du problème est bien là. Les moyens, notamment en personnels, demeurent insuffisants au regard de l’étendue du territoire et de la multiplicité des tâches. Le préfet insiste aussi sur l’importance de la police scientifique et technique, mais ce sont des policiers et des gendarmes déjà chargés d’autres missions qui vont devoir suivre une formation à la hâte et s’y atteler.
En guise de renforts, la gendarmerie devrait mobiliser « un peloton de 15 réservistes », déployé dans les secteurs de Meaux, Coulommiers et Nangis, afin de combattre les atteintes aux biens. Idem pour la police, mais on ne sait pas le nombre de ces réservistes-là, seulement qu’ils vont suivre une formation de 15 jours auprès des CRS. Pas sûr que cela change la donne.
Le « bouclier de sécurité » départemental
Pour sa part, le conseil départemental a décidé cet automne de donner un sérieux coup de main aux communes et à leurs polices municipales.
Le « bouclier de sécurité », qu’il a adopté fin septembre, va se traduire par des aides financières dans deux domaines : l’équipement des policiers municipaux et les installations de vidéo-protection, avec des taux de subvention allant de 20 à 50 %.
Crédit photos: D-Keine – GettyImages.
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