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EURO : OÙ ET COMMENT SERONT FABRIQUÉS LES NOUVEAUX BILLETS DE BANQUE ?

Les Européens auront bientôt entre leurs mains de nouveaux billets de banque. La Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de modifier le design et le graphisme des euros, dont on fête le 20e anniversaire cette année. Mais ce renouvellement constitue surtout une excellente opportunité pour renforcer la sécurité de la monnaie papier.

1er janvier 2002 : c’est la date à laquelle les Européens ont officiellement pu manier pour la première fois des billets en euro. Renouvelés en 2013, ces billets sont appelés à être modifiés à nouveau. « Après vingt ans, il est temps de revoir l’apparence de nos billets de banque, afin que les Européens de tous âges et de tous horizons puissent s’en sentir plus proches », a affirmé Christine Lagarde, présidente de la BCE.

Exit les ponts et les vitraux : des visages familiers devraient enfin faire leur apparition sur notre monnaie papier. L’idée avait déjà émergé dans le courant des années 1990, mais était restée sans lendemain du fait des vives tensions entre les premiers pays de la future zone euro, chacun voulant voir son héros ou son patrimoine national arborer le recto des coupures… Il avait donc été décidé de dessiner des éléments architecturaux fictifs, chacun représentant une période et un style : classique pour le billet de 5 euros, roman pour celui de 10, gothique pour les billets de 20…

Garder une longueur d’avance sur les faux-monnayeurs

Moins abstraits et plus facilement identifiables : c’est la principale raison invoquée par la Banque Centrale Européenne pour renouveler nos billets de banque. Derrière les simples aspects graphiques se cache, en réalité, la volonté de lutter contre les faussaires… Au début des années 2010, le président de la BCE d’alors, Mario Draghi, expliquait que les billets européens seraient redessinés tous les sept ou huit ans spécifiquement pour renforcer la sécurité de la monnaie papier.

Selon l’Office central pour la répression du faux-monnayage à la direction centrale de la police judiciaire, 700 000 faux billets circuleraient dans la zone euro. Si la contrefaçon s’est stabilisée depuis 2014, la lutte contre les faux-monnayeurs reste la préoccupation principale de la Banque Centrale Européenne. « La BCE, comme toute Banque Centrale de l’Eurosystème, a le devoir de préserver l’intégrité et la sécurité des billets en euros », fait remarquer l’institution. « Afin de garantir qu’ils restent accessibles et inclusifs, nous mettons au point des signes de sécurité innovants, fiables et facilement reconnaissables. »

Déjà dans la seconde série de billets émis entre 2013 en 2019, la série « Europe », de nouveaux signes de sécurité avaient fait leur apparition. Lettres minuscules lisibles uniquement à la loupe, nombre émeraude détectable sous infrarouge, fibres incorporées dans le papier visibles à la lumière ultraviolette… Ces nouveaux éléments de sécurité étaient venus remplacer une partie des éléments de sécurité déjà présents dans la toute première séquence, émise à partir de 2002, afin d’en renforcer la fiabilité et de prendre une longueur d’avance sur les contrefacteurs.

Ces signes de sécurité sont mis au point par la Banque Centrale Européenne en concertation avec l’intégralité des acteurs de l’imprimerie fiduciaire d’Europe continentale, qui jouissent d’une expertise inégalée au niveau mondial.

Un savoir-faire 100 % européen

Tous les billets sont imprimés dans l’Union européenne. Si les secrets de leur fabrication sont bien gardés, les plus attentifs peuvent reconnaître d’un coup d’œil le fabricant et la provenance du billet en regardant la première lettre de son numéro d’identification. R pour l’Imprimerie fédérale allemande, V pour la Maison royale de la monnaie espagnole, U pour la Banque de France…

C’est d’ailleurs un fait peu connu, mais la Banque de France est l’une des plus grosses productrices de billets de la zone euro. Depuis le lancement de la monnaie unique en 2002, celle-ci a effectivement imprimé près 22,5 % du volume total à ce jour, soit 24 milliards d’euros. En moyenne, chaque année, l’institution française produit environ 1 milliard de billets.

La Banque Centrale Française fournit également des devises pour d’autres pays européens et est l’une des rares institutions fiduciaires au monde à contrôler l’intégralité du processus de production, de la fabrication du papier jusqu’à l’impression des billets en eux-mêmes. Avec sa papeterie à Vic-le-Comte et son imprimerie à Chamalières, la Banque de France garantit une production d’une qualité et d’une sécurité très élevées. Mais elle est loin d’être la seule actrice européenne à disposer d’une excellente réputation en la matière.

Des signes de sécurité toujours plus innovants

En plus des imprimeries nationales, une poignée d’acteurs privés triés sur le volet s’occupent aussi d’imprimer les billets de banque. L’Allemand Giesecke & Devrient et le Français Oberthur Fiduciaire sont des acteurs historiques de l’impression fiduciaire qui jouissent d’une expérience et d’un savoir-faire hors pair. Ces industriels sont responsables d’une bonne partie de la production des billets européens et développent constamment de nouvelles techniques pour améliorer la traçabilité des billets et déjouer le travail des faussaires.

Giesecke & Devrient propose par exemple des fonctions de sécurité qui sont reconnues par des machines uniquement présentes dans les banques. Notamment la technologie FIRST, un laser qui génère un code sur le billet de banque, code pouvant être lu seulement par un dispositif avec lumière infrarouge. Invisible à l’œil nu, cette technologie permet en partie de répondre à des besoins en matière d’héliogravure.

Oberthur Fiduciaire, autre grand nom de cette industrie, travaille avec environ 70 Banques Centrales grâce à un savoir-faire et des procédés particulièrement innovants. Parfois connus du grand public, souvent sus des seuls experts du secteur fiduciaire, ces procédés sont multiples à l’image du fil 3D de nouvelle génération (Relief), du filigrane HD Vision dont la définition et les détails exceptionnels rendent la contrefaçon encore plus ardue, ou encore, d’un élément de sécurité fluorescent dont l’émission change de couleur de façon réversible (Avalon). Les garanties offertes par Oberthur Fiduciaire en font un pilier des Banques Centrales, lesquelles se reposent sur une fiabilité à toute épreuve de leur partenaire grâce notamment à une sécurisation de l’intégralité de la chaine de production des billets sur le sol européen. Imprimeur de référence des billets en euros, Oberthur Fiduciaire devrait se retrouver en première ligne pour le lancement de la nouvelle série en 2024.

Pour le design, la marge de manœuvre est plus restreinte pour les imprimeurs, celui-ci dépendant en grande partie des demandes du client. Ce sont d’ailleurs les citoyens européens eux-mêmes qui seront amenés à se prononcer sur les personnes et les monuments qui décoreront les nouveaux billets européens. La BCE devrait lancer une consultation publique et un concours de design prochainement pour une mise en circulation prévue en 2024. Nul doute que, si des visages familiers y feront certainement leur apparition, ces nouveaux billets hi-tech risquent de prendre au dépourvu plus d’un faux-monnayeur…

Thomas Cordier, contributeur.

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