EXCLUSIVITÉ LE MEDIAA : « LE COMMISSARIAT DE BESANÇON A REFUSÉ DE PRENDRE NOTRE PLAINTE POUR AGRESSION SEXUELLE »
« Au-delà des anecdotes festives qui sont rapportées presque comme les années de grandiose décadence punk, il y a des trucs qui clochent. La responsabilité de l’établissement ne peut être pointée partout, mais clairement les limites de l’acceptable ont été dépassées depuis longtemps » explique un des membres. Un ancien élève de l’ISBA qui a souhaité […]
« Au-delà des anecdotes festives qui sont rapportées presque comme les années de grandiose décadence punk, il y a des trucs qui clochent. La responsabilité de l’établissement ne peut être pointée partout, mais clairement les limites de l’acceptable ont été dépassées depuis longtemps » explique un des membres.
Un ancien élève de l’ISBA qui a souhaité garder l’anonymat confie son agression :
« Un soir, G., un membre de l’équipe pédagogique, m’a proposé de boire un verre avec lui dans l’enceinte de l’ISBA. Je lui ai précisé qu’étant fatigué du travail des dernières semaines, je ne pourrai pas rester trop longtemps parce que j’avais du sommeil à rattraper. À mon arrivée, on s’est posés tous les deux sur les canapés et on a bu quelques coups, un contexte ô combien habituel avec cet individu, qui invitait très souvent des étudiants ou ex-étudiants dans ce cadre officieux.Au fil de la soirée, ma fatigue croissait lentement. Ajoutons à cela l’alcool, et on comprend qu’aux alentours de minuit, j’étais plus ou moins à l’Ouest. J’essayais de tenir le coup, tout en faisant comprendre à G. qu’il fallait qu’on mange assez vite parce que je voulais rentrer chez moi. A la fin du repas, j’ai voulu chanter une dernière chanson en karaoké. Le ventre plein, l’alcool dans le sang et les yeux clos, j’ai entamé les premières strophes de la chanson que j’avais choisi. Quelques secondes plus tard, j’ai ouvert les yeux, j’ai baissé la tête, et j’ai vu G. en train d’enlever la ceinture de mon pantalon. Sa tête est descendue au niveau de mes cuisses, et ses doigts se sont dirigés vers la fermeture éclair dans le but de l’ouvrir et d’accéder à mon caleçon. Il a touché mon sexe au travers du tissu. Je l’ai repoussé en disant que je ne voulais pas ça. A l’intérieur de moi, je ne comprenais pas vraiment ce qui venait de se passer. J’ai eu envie de partir au plus vite, j’étais dégoûté, triste, en colère.Les jours suivants, je suis resté chez moi, me méfiant de G., que je ne voulais absolument pas croiser dans la rue ni ailleurs. Un an plus tard, il m’a écrit un message disant qu’on resterait sûrement des amis très proches, parce qu’il avait quand même essayé de me »défroquer » un soir. La tentative de viol comme signe d’amitié, d’amour ».
La direction de l’école contactée sur cette affaire n’a pas souhaité s’exprimer pour l’instant.
Marie Roland nous explique ses motivations : « L’école essaie de nier en argumentant que les victimes sont toutes anonymes, c’est pour cela que je donne mon identité pour assumer ce combat. Depuis des décennies, ces agressions touchent des femmes mais aussi des hommes dans cette école. Il y a deux mois, on a appris qu’un autre étudiant a été violé par un membre de la direction. Ils se couvrent entre eux. Toute l’équipe pédagogique est au courant, on les interpelle depuis longtemps en vain. Nous n’avons pas foi en la direction dont l’un des membres est visé par une plainte pour viol. Nous n’avons hélas pas foi non plus en la justice, le commissariat de Besançon n’est pas formé aux violences sexuelles, une des victimes qui a porté plainte il y a dix jours et que j’ai accompagné sur place s’est vu refusé de prendre la plainte on a dû rester 4 heures à attendre un dimanche matin pour nous dissuader. Nous avons refusé de partir tant que notre plainte ne serait pas prise. Une policière pendant la prise de plainte de son collègue a dit que c’était « trop complexe » et nous a demandé de sortir. Ça a été très humiliant mais nous avons réussi à porter plainte tout en sachant que seul 1% des plaintes mènent à une condamnation. Nous ne croyons pas en la justice dans la lutte contre les violences sexuelles, nous voulons juste que ces membres de l’équipe pédagogique et de direction démissionnent pour éviter de nouvelles victimes ».
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