MARTINIQUE: FIN DE RÈGNE POUR ALFRED MARIE-JEANNE
Le président sortant de la collectivité territoriale de La Martinique renonce à siéger dans la nouvelle assemblée. A chaud, le soir de sa défaite au second tour des élections, il avait assuré vouloir continuer le combat. Mais, deux jours plus tard, il a adressé au président sortant de l’Assemblée, une lettre de démission. Alfred Marie-Jeanne, âgé aujourd’hui de 84 ans, se retire de l’arène, après s’être beaucoup battu pour la Martinique.
Le suspens a été intense, ce dimanche soir 27 juin. La liste « Alians Martinik », menée par le député proche du PS Serge Letchimy, a fini par devancer, mais de 2 points seulement, « Gran Sanblé pou Matinik », conduite par le président sortant.
Deux points cruciaux, car grâce à eux le vainqueur a empoché le bonus de 11 sièges attribué à la liste arrivée en tête. Il dispose donc d’une majorité nette de 28 élus sur les 51 de l’assemblée territoriale. Dans un réflexe de lutteur, le vieux lion a déclaré vouloir continuer le combat. Mais avec ses 14 sièges, il allait se retrouver dans une opposition limitée et sans grand espoir.
Comme doyen d’âge, il aurait dû en plus présider à l’installation de son rival dans les fonctions qu’il a longtemps et fermement occupées. Il a préféré se retirer dignement.
Une carrière sans égale
D’origine très modeste, Alfred Marie-Jeanne a fait de belles et bonnes études pour devenir instituteur, puis professeur des collèges. Il s’est aussi lancé en politique, en fervent partisan de l’indépendantisme, avec un succès à vrai dire assez limité. Ayant modéré ses positions, tout en développant sa formation, qui continue de s’appeler le Mouvement Indépendantiste Martiniquais, il va occuper les principales responsabilités politiques dans son île natale.
Il a siégé comme député à l’Assemblée nationale de 1997 à 2017, ayant été réélu en 2002, 2007 et 2012. Il a présidé le conseil régional de 1998 à 2010, après avoir été réélu en 2004. Enfin, en 2015, lorsque le département et la région ont fusionné dans la nouvelle collectivité territoriale, il a été le premier président de son conseil exécutif.
Son plus grand regret aura sans doute été de ne pas convaincre les Martiniquais d’adopter, lors du référendum du 10 janvier 2010, le statut d’autonomie qu’il appelait de ses vœux.
Crédit photos: Jiri Flogel- Shutterstock.
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