GÉRARD-ANDRÉ GAILLARD, PORTE-VOIX (MALGRÉ LUI) DU SPECTACLE VIVANT DANS L’YONNE
Farouchement opposé à la fermeture des salles de spectacle, le Forterrat entre en résistance contre cette décision « aberrante » qui prive les artistes de pouvoir exercer leur métier. Le Médiaa : Que vous inspire le situation actuelle qui met le monde du spectacle à l’arrêt ? Gérard-André : Je ne comprends pas ce qui se passe. […]
Farouchement opposé à la fermeture des salles de spectacle, le Forterrat entre en résistance contre cette décision « aberrante » qui prive les artistes de pouvoir exercer leur métier.
Le Médiaa : Que vous inspire le situation actuelle qui met le monde du spectacle à l’arrêt ?
Gérard-André : Je ne comprends pas ce qui se passe. Je m’interroge. Je suis bien conscient qu’il y a un virus qui circule mais il existe des champignons vénéneux et pour autant, nous n’avons pas rasé toutes les forêts… Les mesures à l’encontre d’un certain nombre de professions, et notamment à l’encontre du spectacle vivant, sont très difficiles à accepter. Le préjudice n’est pas seulement financier. Elles privent les artistes d’exercer leur profession, elles les privent de la rencontre avec le public. Je ne vois pas bien le bénéfice des deux périodes de confinement et du couvre-feu. Cette situation ne peut plus durer. Néanmoins, je me garderai de jouer les donneurs de leçon mais comme écrivait Montaigne : « Je donne mon avis non comme bon mais comme mien ».
LM : Vous avez lancé Closerie vidéo ouverte (CVO), une session vidéo en streaming. Comment est née cette initiative ?
GA : Il y a des années que je m’intéresse à la production de films et à la diffusion. Lorsqu’en mars dernier les premières mesures de confinement sont apparues, nous avons cherché un moyen à ne pas rompre le lien entre le spectacle vivant et le public. Le 21 mars, nous avons mis en place la première CVO afin de donner des nouvelles aux personnes qui suivent la Closerie depuis des années. Très vite, les internautes se sont pris au jeu et nous avons atteint jusqu’à 700 connexions les mardis soirs où nous nous produisons en direct. Que fait un artiste confiné dans sa propre salle de spectacles ? Il joue. J’ai donné cinq spectacles et 12 représentations. Nous accueillons chaque mardi un ou deux invités pour qu’ils nous parlent de leurs difficultés et illustrent, parfois musicalement, la soirée. À chaque fois, nous préparons les gens pour qu’ils se mettent dans les conditions du spectacle.
LM : Le 15 janvier, vous avez lancé une pétition pour la réouverture des salles de spectacle. Qu’en est-il aujourd’hui ?
GA : Nous avons récolté près de 1600 signatures. Beaucoup de personnes du théâtre, mais aussi du cinéma, observent qu’il n’y a pas eu de foyers de contamination dans les salles de spectacles lors de leur réouverture entre mai et septembre et que cette décision est profondément injuste d’autant que nous étions prêts et parfaitement équipés pour accueillir le public dans de bonnes conditions sanitaires. Je suis un bagarreur mais pas un inconscient ! Chaque jour qui passe est une aberration supplémentaire et il nous tarde de pouvoir rouvrir. Je suis un peu en colère contre ce Président de la République qui refuse de nous écouter alors même qu’il se dit sensible au monde du théâtre et du spectacle.
Plus d’informations sur lacloserie-spectacles.fr
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