GUADELOUPE: FRUCTUEUX DIALOGUE AVEC LES NON-VACCINÉS

Décidée par le gouvernement pour offrir une issue aux professionnels de santé qui hésitaient à se faire vacciner ou s’y refusaient, une cellule d’écoute et de dialogue a été mise en place le 6 décembre. Alors que l’obligation vaccinale, reportée plusieurs fois, est entrée en vigueur ici depuis le 31 décembre, le préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte, et la directrice de l’ARS (Agence régionale de santé) Stanislas ont fait le point sur les résultats obtenus. 

Environ un millier de soignants sont suspendus en Guadeloupe, en application de la loi sanitaire instaurant l’obligation vaccinale. Parmi eux, 631 ont déposé un dossier et entamé des discussions avec l’instance de médiation, ce qui a eu pour effet de « suspendre » leur suspension. Plus de 200 ont finalement choisi de se faire vacciner. 

129 autres ont demandé à bénéficier d’un accompagnement leur permettant d’entamer une reconversion professionnelle. Ceux-ci bénéficient d’une rupture conventionnelle, qui prend en compte exceptionnellement la sur-rémunération des fonctionnaires outre-mer, qui est de 40 %, soit d’un congé formation doublé.  

Selon les pointages de l’ARS, entre 90 % et 100 % des professionnels de santé en Guadeloupe, suivant les établissements, sont en règle avec l’obligation vaccinale. Au CHU, le plus important de tous, ce taux est de 95 %.        

Mélenchon au secours des antivax

Le piquet de grève qui menaçait depuis des mois les accès au CHU a été démantelé par les forces de l’ordre. Le préfet s’en est réjoui, car « des gens, des malades, commencent à entrer de façon importante à l’hôpital et il est essentiel pour eux de pouvoir être accueillis au CHU et de pouvoir y être hospitalisés si nécessaire. » La flambée de covid s’est traduite par 6 000 nouvelles contaminations en deux jours, un taux d’incidence à 3 500 nouveaux cas pour 100 000 habitants, 65 hospitalisations supplémentaires et 11 admissions en réanimation de patients dont aucun n’est vacciné.  

De son côté, Jean-Luc Mélenchon, venu ici récemment en tournée électorale et reçu en VIP au piquet de grève du CHU, a condamné l’opération de police qui l’a « éradiqué ». Il est allé jusqu’à prétendre, en conférence de presse, qu’« il y a une circulation totale de l’épidémie et aucune des mesures vaccinales ne protège contre Omicron. » Ce disant, il propage de fausses informations et  détourne ceux qui l’écoutent de la vaccination. En Guadeloupe, moins de 45 % des plus de 12 ans ont reçu une première injection.              

Barrage mortifère

Ceux qui continuent à ériger deci-delà des barrages temporaires, font aussi preuve d’irresponsabilité. Mardi matin au Gosier, ces barrages ont empêché l’équipe du SMUR (Structure mobile d’urgence et de réanimation) d’arriver chez une dame de 74 ans victime d’un malaise cardiaque.

Lorsqu’un médecin, alerté par l’application Sauv’life, y est parvenu, il était malheureusement trop tard.  

Crédit photos: Master1305 – GettyImages.