GUADELOUPE : LA CRISE SANITAIRE S’APAISE, LA POLÉMIQUE ENFLE…
Tous les indicateurs montrent que la situation s’améliore nettement en Guadeloupe. C’est le moment choisi par des élus pour relancer la polémique sur la gestion de la crise. La sénatrice PS Victoire Jasmin a tiré la première.
Les indications fournies pour la semaine passée par l’ARS (Agence régionale de santé) et dévoilées par la préfecture sont encourageantes. Toutes les données sont en baisse, même si certaines restent relativement élevées. 345 nouveaux cas de covid ont été recensés entre le 20 et le 26 septembre, contre 516 la semaine d’avant. Le taux d’incidence est descendu à 91,5 cas pour 100 000 habitants. Il reste au-dessus du seuil d’alerte (50/100 000hts), mais au plus fort de la 4ème vague il était plus de 10 fois plus élevé.
Le taux de positivité est, quant à lui, redescendu à 3,5 % (de cas positifs par rapport au total des tests effectués), sous le seuil de vigilance.
Plus significatif encore, le facteur R, qui permet de savoir combien de personnes en moyenne sont contaminées par un porteur du virus, est tombé à 0,61. Il est nettement inférieur à 1, ce qui signifie que la circulation du variant Delta, ultra dominant aux Antilles, ralentit fortement, bien qu’il soit très contagieux.
Encore beaucoup d’hospitalisés et trop peu de vaccinés
Le reflux de l’épidémie commence par la diminution des nouveaux cas, avant d’entraîner celle des cas graves et des décès. Il y a eu, la semaine passée, 38 hospitalisations et 13 admissions en réanimation ou soins intensifs. Les services en question demeurent proches de l’engorgement, mais ont tout de même accueillis 3 patients évacués de Guyane. Enfin, on a déploré encore 18 décès dus au covid. Le plus jeune d’entre eux avait 33 ans.
Le nombre de vaccinés augmente, mais bien trop lentement pour ne pas craindre une 5ème vague. Seulement 40 % des plus de 12 ans ont reçu au moins une injection. La couverture vaccinale est un peu supérieure à Saint-Martin et bien meilleure à Saint-Barthélemy.
Reprise des polémiques
C’est le moment choisi par la sénatrice PS Victoire Jasmin pour relancer ses critiques sur la gestion de la crise, à la tribune du Sénat. Dans son viseur, « les jugements culpabilisants, les jugements de valeur », qui auraient obéré la communication de l’Etat, et une gestion éloignée des réalités.
Début août, au micro de Guadeloupe la 1ère, elle s’en était déjà pris à une communication qui susciterait « la méfiance » et même « la peur » chez les personnes susceptibles de se faire vacciner, réclamant des « informations claires et précises. »
« Ni responsable ni coupable »
En matière de précision, la sénatrice, cadre de santé publique par profession, pourrait faire mieux que de se déclarer « pas opposée au vaccin ». Sur les réseaux sociaux, elle s’est dite « pas favorable à l’obligation vaccinale » mais « pour le libre choix éclairé par PRINCIPE DE PRECAUTION et en PLEINE conscience. Ni responsable ni coupable. »
Les majuscules n’éclairant pas plus le lecteur, un internaute de Guadeloupe lui a répondu : « La pleine conscience c’est savoir que le variant Delta arrive et que ni le taux de vaccinés ni nos capacités hospitalières ni l’état de santé de la population ne sont favorables. »
Hélas, les faits lui ont donné raison. Il ajoutait : « Ni responsable ni coupable ? Pas quand on fait ce genre de déclarations. »
Crédit photos: Laurence Soulez_AdobeStock.
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