GUADELOUPE : LE COUVRE-FEU EST PROLONGÉ POUR ENRAYER LES VIOLENCES URBAINES NOCTURNES
Rétabli récemment du fait des violences urbaines engendrées par la grève générale, le couvre-feu est instauré de 18h à 5h du matin dans tout l’archipel. Il devait initialement être levé mardi. Mais dans un contexte de tension, voire d’escalade, le Préfet a décidé sa prolongation jusqu’au samedi 28 novembre.
La Guadeloupe vit en plein paradoxe. Le couvre-feu, rendu nécessaire par la crise sanitaire, était mal vécu par nombre d’habitants. Il avait suscité, au même titre que les mesures de confinement, des mouvements de protestation et, déjà, des flambées épisodiques de violence.
Puis, la crise s’apaisant, il a été levé une première fois le 14 novembre. Après quoi, des syndicats ont fait monter la pression sociale contre l’obligation vaccinale des soignants et des pompiers. Faute d’entraîner beaucoup d’agents, ils ont choisi l’escalade, en montant d’abord des piquets de grève interdisant l’accès des hôpitaux aux non-grévistes, puis en établissant des barrages routiers dans l’île, sous prétexte de « grève générale ».
Comme on pouvait le prévoir, les barrages ont à leur tour servi de tremplin à des violences, pillages de commerces et incendies de véhicules ou d’immeubles. Ce qui a contraint le préfet a rétablir ce couvre-feu. Il devait s’achever à nouveau mardi. Mais loin de s’apaiser, la tension a redoublé, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs d’armes à feu dans le nuit de lundi et mardi. Le préfet a donc décidé de le prolonger jusqu’à samedi.
Les tribunaux ont prononcé les premiers jugements contre les individus arrêtés pendant ces épisodes de violences urbaines. Sur les 30 qui ont comparu lundi, 26 ont été condamnés à des peines allant d’une simple amende à 2 ans de prison ferme, ce dernier pour « participation active au pillage d’un commerce ».
Fermeté gouvernementale
Pour résumer la situation, ceux qui affirment supporter le moins ce couvre-feu font tout pour qu’il soit rétabli. Le gouvernement n’a pas cédé devant les jeunes émeutiers, qui semblent heureux de se faire instrumentaliser par les organisateurs du mouvement en Guadeloupe.
A ces derniers, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a clairement dit que le rétablissement de l’ordre public était « le préalable à toute discussion ». Et son collègue des Outremers, Sébastien Lecornu, de préciser : « Il serait scandaleux de ne pas appliquer la loi. Or, c’est ça la principale revendication. La loi de la République sur l’obligation vaccinale des soignants et des pompiers s’appliquera. »
Il a indiqué à ce propos que 87 % des soignants ont rempli leur obligation, mais seulement 43 % des pompiers.
Crédit photos: Vlasov Yevhenii- Shutterstock.
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