GUADELOUPE : LES DEUX STRATÉGIES DÉPLOYÉES PAR LES RÉFRACTAIRES À L’OBLIGATION VACCINALE
Dans les deux principaux hôpitaux de Guadeloupe, les personnels hostiles à l’obligation vaccinale emploient des stratégies très différentes. Au CHBT (Centre hospitalier de la Basse-Terre), des blocages sévères et aléatoires gênent l’accès. Au CHUG (Centre hospitalo-universitaire de Guadeloupe) de Pointe-à-Pitre, un absentéisme record perturbe le fonctionnement des services.
A Basse-Terre, les opposants à l’obligation vaccinale ne sont pas légion, mais ils sont déterminés. Ils se sont lancés dans une épreuve de force aux portes du centre hospitalier. Et ceci, malgré l’injonction du tribunal d’avoir à cesser ces actions illicites.
La justice avait rendu une décision similaire à Pointe-à-Pitre pour stopper les barrages des militants de l’UTS-UGTG aux accès du CHU. Dans les deux cas, les magistrats ont assorti leur jugement d’une astreinte, c’est-dire d’une somme à payer pour chaque jour de retard dans l’application de celui-ci. Elle était de 500 euros dans le cas du CHU. Pour le CHBT, le tribunal a eu la main plus lourde en fixant cette astreinte à 1000 euros par jour.
La direction de l’hôpital de la Basse-Terre a dénoncé, dans un communiqué, les agissements des réfractaires qui bloquent « les équipes de relève des soignants et plus longtemps encore le personnel technique », mais aussi « les livraisons de linge et de repas », ainsi que « des fournisseurs incontournables pour le fonctionnement de l’hôpital ».
Elle précise que « plus de 93 % du personnel du CHBT répondent désormais aux critères définis par la loi : schémas vaccinaux amorcés, certificats de guérison ou encore contre-indications. » Elle appelle cette majorité qui travaille à « ne pas baisser les yeux » ni « se sentir mal » face aux militants anti-vaccinations, dont certains, souligne-t-elle, sont suspendus et n’ont plus leur qualité de représentants syndicaux. Elle a d’ailleurs l’intention d’exercer à leur encontre le droit à l’astreinte accordé par le tribunal.
« Absentéisme massif »
Situation diamétralement opposés au CHU de Pointe-à-Pitre, où les réfractaires, loin d’ériger des barrages, se font porter pâles. La direction relève un taux d’absentéisme qui « avoisine les 30 % dans certains services ». Le directeur adjoint, Cédric Zolezzi, a souligné, ironiquement, comme il est « étonnant que tout ce monde tombe malade, à la même date, dans des proportions pareilles. »
Le directeur général, Gérard Cotellon, observe un « absentéisme inexplicable, autrement que par des arrêts de complaisance. » Il appelle « tous les professionnels de santé prescripteurs à assumer pleinement leurs responsabilités », et se réserve « le droit de saisir le Conseil de l’ordre des médecins et la Sécurité sociale ».
Les responsables syndicaux ne se cachent même pas, au contraire. Sur le thème inusable de « bien fait pour eux », un des leaders du mouvement, Gaby Clavier, par ailleurs poursuivi pour « menaces de mort » contre le directeur, a lancé : « Ils ont la monnaie de leur pièce », en expliquant « 80 % des personnes qui ont été se faire vacciner l’ont été sous la contrainte. »
Crédit photos: Imaginima – GettyImages.
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