GUADELOUPE : LES ÎLES NORD, AVANT-POSTES DE L’ESPOIR
L’épidémie reflue rapidement à Saint-Martin et Saint-Barth.
Ces deux « collectivités d’outre-mer », au statut particulier, sont administrativement rattachées à la Guadeloupe. Comme la grande île, elles ont connu une flambée vertigineuse de l’épidémie due au variant Delta. Mais depuis quelques jours, le reflux est très net.
A Saint-Martin, début septembre, le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas de contamination hebdomadaire par rapport à la population) était redescendu à 467 pour 100 000 habitants. Même si c’est encore élevé, il a diminué de moitié et continue sur cette pente.
Le taux de positivité est lui tombé à 6 % (nombre de cas positifs par rapport à celui des tests effectués). Plus significatif encore, le nombre des hospitalisations régresse rapidement. C’est la première fois aux Antilles depuis le début de la 4ème vague.
Une jeune infirmière volontaire, Sélina Goulé, venue en renfort depuis Pont-Audemer, témoigne que, lorsqu’elle est arrivée, « l’hôpital, qui compte 25 lits, était plein » et qu’il fallait « faire des choix », ce qui était moralement « le plus dur ». Fin août, elle a vu avec soulagement que « plusieurs patients étaient sortis ».
Selon l’ARS (Agence régionale de santé), le 6 septembre, il restait seulement 15 malades hospitalisés.
Saint-Barthélémy en voie de rédemption
A Saint-Barth, les dernières données sont encore plus éloquentes. Le nombre de nouveaux cas est tombé en une semaine de 20 à 8. Le taux d’incidence n’est plus que de 71,5/100 000 habitants, ce qui est déjà parmi les plus bas de France et se rapproche du seuil d’alerte, fixé à 50. Plus satisfaisant encore, le taux de positivité est proche de zéro (0,5 %) et il n’y a plus de malade hospitalisé.
Le taux de vaccination atteint 43,4 % à Saint-Martin, ce qui est nettement plus qu’en Guadeloupe, et il grimpe à 75 % à Saint-Barth, ce qui est quasiment la moyenne nationale. On doit y voir une des raisons qui permettent à la petite île de s’en sortir mieux et plus vite que les autres.
Manque de moyens
Avec plus de moyens mieux répartis, il aurait sans doute été possible de résister plus efficacement à cette 4ème vague. L’infirmière normande déplore qu’il n’y ait eu que « deux machines spécifiques branchées sur des respirateurs » à l’hôpital de Saint-Martin.
Avec davantage, il n’aurait pas été nécessaire, comme elle le dit, de décider que « le patient qui a le plus de chance de s’en sortir est pris en charge. »
La jeune volontaire de Pont-Audemer n’a pas vu que ça. Elle a vécu aussi « une expérience humaine incroyable », auprès de toutes ces personnes qui, « sur l’île, nous ont accueillis à bras ouverts ».
Crédit photos: Roman Samborskyi- Shutterstock.
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