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GUADELOUPE : L’OFFRE DE SOINS VICTIME DE LA CRISE SOCIALE

Des soignants s’en vont en raison du climat de violence engendré par le mouvement antivax et des tensions qui règnent toujours. Les remplaçants éventuels n’arrivent pas, dissuadés pour les mêmes raisons. Et la Guadeloupe souffre de déserts médicaux sur son territoire, aggravés par cette situation.

Le moral des soignants a été autant atteint par les secousses et les violences du mouvement contre l’obligation vaccinale que par les affres et les drames vécus quand les vagues du covid ont submergé les services hospitaliers.

Pendant des mois, leur vie professionnelle a été marquée par les incidents, les sabotages, les intimidations et les agressions. Les décisions de justice pour faire cesser ces exactions n’y ont rien changé.

Ceux qui ne faisaient pas le dos rond devant les chefs et les militants radicalisés du collectif UGTG-LKP étaient systématiquement visés. C’est le cas notamment des soignants, médecins et cadres, venus de métropole. Nombre d’entre eux ont été bloqués aux entrées des hôpitaux, insultés, menacés, voire physiquement agressés et leurs voitures dégradées. 

Mais pas qu’eux. Les Antillais aussi qui continuaient à venir travailler. Le directeur du CHU, Gérard Cotellon, a été menacé de mort par un dirigeant de l’UGTG-Santé, ses bureaux ont été envahis par les gros bras du syndicat et il a été frappé

Chez certains l’abattement a suivi la crainte et la colère. Loin de pouvoir se consacrer à leur mission, ils venaient au travail la peur au ventre. Une femme médecin a témoigné, les larmes aux yeux, avoir vu ses patients empêchés d’entrer pour une consultation ou des soins. A quoi bon continuer dans ces conditions ?

Départs et démissions 

Un certain nombre de soignants, médecins et cadres ont répondu en faisant leur valise. Plusieurs n’ont pas renouvelé leur contrat. D’autres ont demandé à revenir dans l’Hexagone, y compris des Antillais qui avaient choisi de revenir au pays. Quelques-uns ont pris les devants en démissionnant. Ces départ ont commencé dès novembre, au plus fort de la crise sociale et se sont accentués depuis. 

En prenant en compte tous les métiers (médecins, infirmiers, aides-soignants, intervenants, personnels techniques et administratifs…), ce sont plusieurs dizaines de professionnels de santé, voire une centaine, qui vont manquer à l’appel. Plus grave encore, ceux qui devraient les remplacer sont, eux aussi, souvent dissuadés de venir.

Ainsi, la direction de l’hôpital de Basse-Terre constate que les infirmiers itinérants, une ressource habituelle, ne se manifestent plus. Surnommés les « infirmiers sac à dos », ils recherchent les contrats de quelques mois, éventuellement renouvelables, pour changer d’horizon et découvrir de nouveaux pays.

Déserts médicaux 

Cette baisse de l’offre de soins dans les hôpitaux ne fait qu’aggraver la situation des Guadeloupéens. Ils doivent déjà faire face à la gangrène des « déserts médicaux », qui touche aussi les territoires ruraux de métropole. Dans des zones entières de l’archipel, il devient difficile de trouver une consultation chez un spécialiste et même d’obtenir un rendez-vous chez un généraliste.

La densité médicale y est de 73 médecins pour 100 000 habitants contre 94 /100 000 en moyenne nationale. Si les hôpitaux cèdent à leur tour, la situation des patients va devenir inextricable et même périlleuse.   

Crédit photos: DC Studio – AdobeStock.

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