GUADELOUPE : MOBILISATION TOUS AZIMUTS POUR LA VACCINATION
Des personnalités de tous horizons conjuguent leurs efforts pour persuader les habitants encore réticents à se faire vacciner. Et parmi eux, de grandes figures du mouvement indépendantiste, peu suspects de complaisance envers les autorités.
La pétition circule depuis deux jours seulement, mais elle est déjà partout et elle a recueillie près de 1 000 signatures. Elle appelle « nos compatriotes (guadeloupéens) et tous ceux qui vivent dans ce pays A SE FAIRE VACCINER (en capitales) pour sauvegarder la santé et l’intégrité de la communauté que nous formons. »
Elle explique que « la vaccination constitue, à ce jour, l’arme incontournable et la plus efficace de protection massive contre le virus et ses variants. » Et conclut de façon dramatique : « S’il vous plaît, ne dîtes plus « j’attends », car le temps joue contre nous et la Faucheuse poursuit, sans désemparer, son massacre quotidien. »
Si ce texte crée l’évènement, c’est aussi et surtout en raison de ses signataires. Aux médecins, comme le Pr Serge Romana, initiateur d’une mobilisation hors institution de ses pairs, ou le Pr Philippe Mathurin, se sont joints des patrons, des universitaires, des journalistes, des artistes, acteurs, danseurs, chanteurs ou cinéastes, ainsi que des figures politiques, comme Ernest Moutoussamy, ancien député-maire de Saint-François.
A son origine et en tête de la liste, on trouve Louis Théodore, alias Camarade Jean, co-fondateur de l’UPG, parti indépendantiste et du syndicat UGTG, aujourd’hui majoritaire en Guadeloupe, et Rosan Mounien, ancien secrétaire général de l’UGTG. Leur initiative et d’autant plus importante que les syndicats, notamment l’UGTG et les soignants se sont jusqu’à présent surtout positionnés contre « l’obligation de vaccination », occultant son efficacité contre les ravages du covid.
La lettre ouverte de Luc Reinette
De son côté, l’ancien créateur de l’ARC (Alliance révolutionnaire caraïbe), dissoute en 1984 pour ses attentats, a publié une lettre de 3 pages, « En mon âme et conscience », à la suite d’un échange avec sa mère, âgée de 102 ans.
Il demande à ses compatriotes de ne pas confondre l’urgence sanitaire avec les combats à mener. Ils les incitent aussi à ne pas opposer la vaccination aux « rimèd razyé » (soins traditionnels par les plantes), mais à les conjuguer, car « le vaccin est nécessaire, même s’il n’est pas suffisant », parce qu’il « sauve très souvent la vie, à défaut de protéger totalement du virus.
Résistances
Ces appels sont plus qu’utiles, car la partie est loin d’être gagnée, comme le montrent des témoignages recueillis par TF1. Dans l’un, une habitante de Port-Louis raconte comment elle s’est fait vacciner dès le mois de mars, sans parvenir à convaincre son frère d’en faire autant. Il est mort il y a quelques jours et elle supplie ses compatriotes de « ne pas attendre l’issue fatale ».
Plus pénible encore, celui d’une femme dont le fils a été médiatisé malgré lui, en devenant le cent-millième vacciné de l’île, ce qui lui a valu de violentes critiques et menaces sur les réseaux sociaux. Elle a tenu à y répondre.
Crédit photos : Prostock-Studio- GettyImages.
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