GUEUGNON : LES FORGERONS INQUIETS POUR LEUR SITE SIDÉRURGIQUE
À Gueugnon, la réorganisation annoncée du groupe sidérurgique Aperam et le transfert d’une partie de l’activité du site saône-et-loirien vers la Belgique font craindre le pire aux partenaires sociaux. Depuis quelques jours, les salariés enchaînent débrayages et manifestations. La direction, quant à elle, assure que des investissements importants sont prévus pour pérenniser les emplois.
Ils étaient dans la rue jeudi dernier pour manifester leur opposition au projet de la direction qui prévoit une réorganisation de l’activité dans les trois sites de Bourgogne et de Franche-Comté. Les quelques 700 salariés gueugnonnais ne veulent pas qu’une partie de leur activité soit transférée à Genk, en Belgique.
Cette délocalisation menacerait, selon les représentants syndicaux, plus d’une centaine d’emplois et à terme, l’unité de fabrication elle-même.
Avec le redéploiement de ses activités sur les usines de Pont-de-Roide (Doubs), d’Imphy (Nièvre) et de Gueugnon, Aperam entend pérenniser ses infrastructures en réduisant ses coûts de production.
Dans les colonnes de l’Usine nouvelle, en janvier dernier, la direction a assuré qu’elle mettrait « tout en œuvre pour sécuriser l’avenir du site en le transformant d’un centre de production de commodités en un pôle d’excellence pour des produits à plus forte valeur ajoutée ».
Un investissement de 30 millions d’euros en Saône-et-Loire
Pourtant, Aperam – dont le siège social est au Luxembourg – projette d’investir près de 33 millions d’euros dans ses usines, 30 millions d’euros en Saône-et-Loire et trois millions d’euros dans le Doubs. Les syndicats affirment que cette manne financière ne serait encore qu’au stade de la réflexion et demandent des preuves tangibles alors que les discussions entre partenaires sociaux sont au point mort.
Selon nos confrères de France Télévisions, le 15 avril dernier, le Comité social et économique (CSE) et la direction se sont, respectivement, assignés en justice devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). « L’avocat des salariés, Maître Rilov, va demander des preuves et des engagements formels de la direction : des plannings, des documents prouvant des investissements. »
Dans ce contexte, il n’est pas certain que le dialogue social reprenne de sitôt.
Crédit photos: Pisaphotographyv- Shutterstock.
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