GUYANE : ASSAILLIE PAR LE VARIANT DELTA, CAYENNE CLASSÉE EN ZONE ROUGE
L’épidémie galope à nouveau en Guyane. Pour la « freiner », Cayenne et son agglomération ont été placées en « zone rouge », ainsi que Kourou et 2 autres communes.
La « zone rouge », appliquée dès samedi 21 août, concerne 62 % de la population guyanaise. Elle inclut l’Ile de Cayenne, qui englobe Rémire-Montjoly et Matoury, de même que Roura et Montsinéry-Tonnegrande qui l’entourent, et les 3 communes du littoral, Macouria, Kourou et Sinnamary. En fait, il s’agit de toute la région comprise entre les deux points de contrôle routier établis de longue date à Régina et Iacoubo pour éviter la propagation accélérée du virus dans tout le territoire.
Les autorités l’appellent aussi zone de « freinage » de l’épidémie, pour positiver les mesures drastiques qui s’y appliquent. Ces mesures ont été annoncées par le préfet, Thierry Queffelec, le 19 août.
Ce jour-là, sur les 225 nouveaux cas détectés en Guyane, 195 provenaient des 8 communes aujourd’hui en zone rouge. Le taux d’incidence moyen du territoire, calculé sur les 7 derniers jours, s’élève déjà à 400 pour 100 000 habitants. Le taux de vaccination des 12 ans et plus se situe au mieux à 24,5 %.
L’Ile de Cayenne au cœur des contaminations
Mais pour bien mesurer l’accélération de l’épidémie, il convient de regarder son évolution ces deux derniers jours : en cumulé, il y a eu 416 nouveaux cas, dont 292 uniquement dans l’Ile de Cayenne.
Pour celle-ci, cela représente un taux d’incidence de 860 pour 100 000 habitants, sans tenir compte de la hausse à prévoir dans les jours à venir. Un chiffre effrayant, qui donne la mesure des effets ravageurs du variant Delta, désormais largement prédominant, sur une population peu protégée.
On s’approche à grands pas de la situation actuelle en Martinique. A cette différence près, qu’ici, tout autour de Cayenne, une partie des habitants vit dans une grande précarité. Ce sont pour beaucoup des migrants haïtiens, brésiliens ou surinamiens, souvent sans papiers, qui échappent aux réseaux de soins et de vigilance sanitaire.
Les interdits de la « zone rouge »
Les déplacements y sont limités dans la journée (5h-19h) et il faut pouvoir présenter une attestation. La liste des motifs est assez large et comprend le fait d’aller se promener à 10 km autour de chez soi. Cela ressemble à un semi-confinement.
Le couvre-feu reste bien entendu en vigueur, de 19 h à 5h du matin. Il ne souffre aucune dérogation, sauf pour les urgences de santé, familiales ou professionnelles. Depuis quelques jours, les contrôles sont renforcés.
Les bars et restaurants, les salles de spectacles et les discothèques, les musées, bibliothèques et galeries, les établissements sportifs couverts et les salles de réunion sont fermés. Il existe des dérogations pour les activités scolaires, les établissements sportifs de plein air mais pas pour les sports collectifs, les sportifs professionnels, les personnes en situation de handicap, etc. Ces mesures sont décrétées pour deux semaines… pour l’instant.
Crédit photos: Zoranm- GettyImages.
Vous souhaitez vous exprimer sur un sujet ?