GUYANE : BOÎTES DE NUIT ET SALLE DE JEUX VONT ROUVRIR CE SOIR
C’est inattendu, mais cohérent de la part du préfet de Guyane : il a autorisé dès ce soir, mercredi 16 février comme en métropole, la réouverture des discothèques, des casinos et autres salles de jeux. Avec tout de même quelques recommandations et précautions.
Les boîtes de nuit sont, depuis le début, les premières victimes de l’épidémie de covid. Considérées à juste titre comme des clusters tout trouvés, elles ont été, plus qu’aucun autre lieu, la cible des fermetures administratives et l’objet d’une surveillance étroite. En Guyane peut-être encore plus qu’ailleurs, du fait d’un état d’urgence sanitaire au long cours, qui a été à nouveau réactivé début janvier.
Mais il y a quelque chose ici qui est plus fort que le covid, c’est le carnaval. Sous le règne du Roi Vaval, le virus serait sans doute moins à craindre que la rébellion qui aurait pu être occasionnée par son exil. Avec toutes les mesures sanitaires envisageables, le préfet de Guyane et la mairie de Cayenne ont donc autorisé la tenue des festivités et la reprise des « cavalcades ».
Les Guyanais ont donc chanté « Vaval rivé kan mèm ! » Ils ont aussi réussi à se retrouver dans les « virés » au bout de la nuit, plus ou moins interdits, mais aussi tolérés et plutôt plus que moins. Ils sont surtout allés tourner et danser avec les « touloulous » dans les « parés-maskés » Chez Nana et Polina, après une semaine ou deux d’observation.
Les « universités » emblématiques du carnaval à Cayenne retrouvaient donc la fièvre des jours de fête. Alors, comment les autres dancings et discothèques auraient-ils pu rester fermés ?
Dans un arrêté du 15 février, le préfet, Thierry Queffelec, a donc autorisé leur reprise, nonobstant une situation sanitaire encore inquiétante, quoique s’améliorant. Il avait connu en octobre une déconvenue face au tribunal administratif, qui avait ordonné la réouverture des bars et restaurants. Il n’a pas peut-être pas voulu en subir une autre.
Des précautions sans excès
Il a tout de même exigé des établissements qui rouvriraient une série de précautions. En premier lieu, le contrôle du pass sanitaire. La jauge des personnes pouvant être accueillies est fixée à 75 % de la capacité normale des lieux. Le port du masque sera exigé pour toute personne de plus de 11 ans.
Mais il n’est pas allé plus loin. Au contraire. A propos des règles de distanciation, il a explicitement admis que « la distanciation physique n’a pas à être observée pour la pratique des activités dont la nature même ne le permet pas. »
Comme quoi l’autorité n’exclut pas la finesse de jugement ni d’expression. Et le « collé-serré » a toujours bel avenir.
Crédit photos: Eyegelb – AdobeStock.
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