GUYANE : CHRISTIANE TAUBIRA NE SE PRÉSENTERA PAS À LA PRÉSIDENTIELLE L’AN PROCHAIN

Une fois lui a suffi. Candidate en 2002, Christiane Taubira ne souhaite pas remettre le couvert vingt ans après. « Je ne veux pas contribuer à l’éparpillement », répond-elle quand Nicolas Demorand lui pose la question. Il y a déjà 5 candidatures déclarées à gauche : Anne Hidalgo (PS), Arnaud Montebourg, Fabien Roussel (PC), Jean-Luc Mélenchon (LFI) et le candidat qui sortira dimanche de la primaire écolo. 

Pas mal de militants de gauche voyaient cependant en elle, la candidate capable de réaliser l’union autour d’elle, du fait de sa popularité à la base. Mais elle est sans illusion sur le poids des ambitions et l’esprit de sacrifice même à gauche. Elle n’a jamais encouragé ceux qui désiraient la mettre en avant.

Au contraire, elle se bat pour que l’union prévale. Pour cela, elle soutient sans ambiguïté et sans calcul personnel ceux qui se démènent pour organiser une « primaire populaire » entre tous les candidats de gauche.     

L’engagement 

« Notre chance est de sortir de la confusion, d’éviter la dispersion, de faire l’effort surhumain de voir comment additionner nos forces, avance l’ancienne députée guyanaise. Et d’ironiser : « Je ne peux pas dire cela et en même que je viens apporter mon obole. »

Mais elle n’entend pas « rester observatrice », assure-t-elle, « je vais faire campagne, je vais trouver ma place d’une façon ou d’une autre. » 

« Xénophobie tranquille » 

Selon elle, aujourd’hui, « l’enjeu est colossal parce que la société a été travaillée ces vingt dernières années par une xénophobie tranquille. »

Dans un moment d’éloquence et d’émotion, elle lance : « C’est un pays où on humilie. On a humilié un gamin il y a quelques jours, on l’a empêché de manger à la cantine, parce que sa maman n’a pas payé la cantine. On humilie dans ce pays et on trouve ça normal. »

Une émotion palpable aussi lorsqu’elle lit l’une de ses nouvelles qui a trait aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris. 

Des nouvelles des femmes et de la liberté

« Ces morceaux de vie… comme des carreaux cassé » (éditions Robert Laffont) est un recueil de nouvelles sur des femmes qui, chacune, se battent pour leur liberté. Un combat loin d’être terminé, d’après elle, car « la société patriarcale demeure » bien que « les femmes ont remporté des victoires, c’est indiscutable ».

Mais « les méthodes masculines, les obligations masculines » dominent toujours la société et, à son grand regret « contraignent les femmes à dépenser une énergie phénoménale pour faire différemment, soit à faire comme le modèle dominant l’impose. »  

Crédit photos: Picture alliance-CITYPRESS 24.