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LA GUERRE DES GANGS BRÉSILIENS DANS LA FÔRET GUYANAISE

Un règlement de comptes sanglant a eu lieu le 2 mars sur un site d’orpaillage illégal. Il aurait fait plusieurs morts, selon France-Guyane. Il rappelle que les gangs de « garimpeiros » se livrent une guerre sanglante autour des meilleurs spots d’extraction.

D’après les informations livrées par le journal « France-Guyane », des garimpeiros se sont affrontés au petit matin près d’un des sites illégaux de Dorlin, sur le territoire de la commune de Maripasoula. La dispute serait née au moment de se partager la production avant de repartir.

Elle aurait tourné au massacre. Il est possible qu’une partie de la bande ait voulu s’approprier la part des autres. Ce genre de règlement de comptes est fréquent dans les gangs de garimpeiros, notamment lors du « partage », et entre eux, lorsqu’ils se disputent les mines réputées les plus lucratives.

Cela se passe dans des endroits très isolés, à l’échelle du territoire. Ce qui explique la grande difficulté de la traque menée par l’armée et les gendarmes. La commune de Maripasoula a une superficie de 18 400 km², soit 2 fois le département des Landes, l’un des plus grands de France. Dorlin est un endroit de prédilection des orpailleurs clandestins. Il est loin de tout et s’y trouvent de nombreux mines abandonnées ou illégales, malgré l’intérêt qu’il représente et quelques projets sérieux de reprise, comme celui d’Auplata.

C’est aussi un lieu de sinistre mémoire. Le 27 juin 2012 deux gendarmes y avaient été tués dans une embuscade tendue par une bande de garimpeiros venus du Brésil. Leur chef, Ferreira Manoel Moura, surnommé Manoelzinho, vient de mourir du covid, début janvier 2022, à la prison de haute sécurité de Macapa, capitale de l’état de l’Amapa.

Il avait été condamné en 2016 par contumace à la cour d’assises de Cayenne pour l’assassinat des deux gendarmes, 6 mois après une autre condamnation pour avoir abattu deux « garimpeiros », aussi à Dorlin. En janvier 2012, il avait déjà été condamné par contumace pour le meurtre d’une prostituée à Saint-Elie.

Mais aussi pour un traquenard où il avait fait tomber et abattu son principal rival, un certain Felipe, ainsi que quatre de ses hommes. C’était également à Dorlin.

Un chef de gang redoutable

Arrêté au Brésil deux mois après l’embuscade fatale aux gendarmes, le sanguinaire Manoelzhino y a passé 9 mois en prison avant d’y mourir. La zone n’est pas devenue plus sûre pour autant. Un autre chef de bande très violent semble y tailler son royaume. Sucuri était le lieutenant d’un autre brésilien, Zé Luis. Blessé celui-ci serait rentré dans son pays et Sucuri a pris sa place.

Il écume Dorlin et les abords de la rivière Inini, entre Maripasoula et Saül, équipé d’armes de guerre et rançonnant les garimpeiros à l’ouvrage dans la zone et les exécutant au besoin. Début 2021, une escouade d’une vingtaine de militaires du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) est venue le pister, sans pouvoir mettre la main sur lui ni sa bande.

Plus récemment, une opération d’envergure a été montée contre l’orpaillage illégal dans une zone voisine, au sud de Saül.

Elle a permis de démanteler des dizaines de chantiers et de saisir un énorme matériel. Mais Sucuri n’y était pas ou bien il s’est évanoui dans la nature. C’est peut-être sa bande qui est à l’origine du règlement de compte du 2 mars. En tout cas, les autorités prennent très au sérieux la menace qu’il représente.

Crédit photos: Garimpeiros – Valsmith56.

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