GUYANE : L’INCENDIE MEURTRIER DU GRAND-SANTI POSE LE PROBLÈME DES SECOURS DANS LES COMMUNES ISOLÉES
Le feu a détruit une petite maison sur la commune de Grand-Santi. Les pompiers ont pu sortir une femme de la maisonnette en flammes, mais un homme y a trouvé la mort. Ils disposent de peu de moyens, comme dans beaucoup de bourgades et villages de l’intérieur.
C’est vers 2 heures du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, que l’incendie a éclaté. Alertés, les pompiers de la commune sont arrivés assez rapidement. Ils ont pu secourir une dame âgée de 75 ans. Mais, une fois le feu éteint, ils ont découvert à l’intérieur le corps d’un homme jeune. Celui-ci serait âgé de 28 ans et les sauveteurs n’ont rien pu faire pour lui.
Le corps des pompiers de Grand Santi, vaste commune de 7 000 habitants, située sur les bords du Maroni, comprend en tout 5 pompiers bénévoles. Ils ne disposent pas d’un vrai camion-citerne, mais seulement de « lots » fournis par le SDIS de Guyane aux municipalités. Ceux-ci comprennent 2 lances à eau et de 2 fois 200 mètres de tuyaux.
Le président du SDIS de Guyane, qui n’est autre que le président de la CTG (Collectivité territoriale de Guyane), a très vite réagi à cette dramatique nouvelle. « Cette antenne du SDIS [de Grand-Santi], a assuré Gabriel Serville, a vocation à être transformée en caserne dans les mois à venir. » Pour faire bonne mesure, il a ajouté que d’autres communes enclavées auraient aussi leur caserne du SDIS d’ici quelques temps…
Le manque de moyens dans les zones isolées
Les 15 centres des secours du SDIS Guyane sont situés pour la plupart sur le littoral, là où vit l’immense majorité de la population. A l’intérieur seules les petites villes d’Apatou et de Maripasoula, situées elles aussi sur les rives du Maroni disposent d’un tel centre. La commune la moins mal lotie ensuite est Papaïchton, située entre Maripasoula et Grand-Santi. Ses 15 pompiers volontaires bénéficient d’une caserne, où certains d’entre eux sont mobilisables, à tour de rôle, jour et nuit.
Les autres bourgades, à l’image de Saül, Saint-Elie, Kaw ou Camopi, n’ont droit qu’à des « lots » du SDIS. D’autres communes, complètement enclavées, n’ont aucun équipement sérieux de lutte contre l’incendie.
Certaines d’entre elles, appartenant aux deux dernières catégories, ne sont atteignables que par hélicoptère. Pour les évacuations sanitaires, elles reposent entièrement sur les bons services du Dragon 973 de la Sécurité civile de Guyane, relayé si nécessaire par ceux de la gendarmerie ou des FAG (forces armées en Guyane).
Crédit photos: OlegD_AdobeStock.
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