LA JUSTICE PRONONCE LA RÉOUVERTURE PROVISOIRE DE LA MOSQUÉE DE BEAUVAIS
En décembre dernier, la préfecture de l’Oise avait pris un arrêté ordonnant la fermeture, pour une durée de six mois, de la grande mosquée de Beauvais en raison des prêches radicaux de son imam principal, écarté par la suite. L’association gestionnaire des lieux, « Espoir et Fraternité », avait contesté la décision devant le tribunal administratif d’Amiens.
Lundi, le juge administratif a pris acte des changements survenus dans le lieu de culte de Beauvais depuis la décision préfectorale de décembre dernier. La fermeture avait été prononcée en raison des prêches de l’imam incitant à la haine, à la violence et qui « font l’apologie du jihad ».
Ce dernier appelait, notamment, à la haine et à la discrimination de certaines catégories de la population, « les juifs, les chrétiens et les homosexuels ».
« Les changements intervenus depuis la fermeture de la mosquée, notamment l’éviction du précédent imam, l’effacement du contenu de ses prêches et des textes qui y étaient liés sur les comptes des réseaux sociaux de l’association gestionnaire » ont donc justifié la décision du juge des référés du tribunal administratif d’Amiens qui précise que l’association gestionnaire a « modifié ses statuts pour y intégrer une déclaration sur son attachement aux valeurs républicaines et pour instaurer un conseil des sages consultatif sur tous les aspects du culte ».
Atteinte à la liberté de culte
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait sévèrement condamné les propos indignes de l’imam intégriste et avait annoncé le déclenchement d’une procédure de fermeture administrative. Fin décembre, un premier recours formé par l’association avait été rejeté aux motifs que de « graves dysfonctionnements » demeuraient.
Les changements opérés par l’association ont amené la juridiction administrative a prononcé la « réouverture provisoire » de cette mosquée qui accueille quelque 400 fidèles.
Dans ces conditions, elle estime que « le maintien de la fermeture de la mosquée porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte » et « enjoint à la préfète de l’Oise de réexaminer la demande de réouverture de la mosquée ».
Crédit photos: Studia72 – GettyImages.
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