LA MINI TRANSAT MET LE CAP SUR LA GUADELOUPE
Après une première étape mouvementée entre Les Sables d’Olonne (Vendée) et Santa Cruz de la Palma (Canaries), les « ministes » ont entamé, vendredi 29 octobre, leur traversée océanique, qui va les mener en Guadeloupe, jusqu’à Saint-François.
Ils étaient 90 engagés dans la Mini Transat au départ des Sables d’Olonne le 27 septembre, 76 hommes et 14 femmes, 67 ans pour le doyen et 19 ans pour le benjamin. 87 d’entre eux sont repartis de Santa Cruz, après une escale de 3 semaines à la Palma, sur fond de grondements du Cumbre Vieja. Ce spectaculaire volcan est entré en éruption le 19 septembre bien avant l’arrivée des navigateurs et continue encore, avec des fontaines de lave qui atteignent 600 mètres de hauteur, mais à plus de 20km du port.
Lors de la première étape une alerte météo avait retardé le départ de 24 heures. Puis la flotte a dû subir un coup de tabac au large de l’Espagne, qui a conduit la direction de course a autorisé les concurrents à s’abriter dans les ports les plus proches entre 12 heures et 3 jours. En repartant, des bateaux ont été pris pour cible par des orques et subi des dommages.
Mais le benjamin, Melwin Fink, un allemand néophyte, qui se trouvait déjà à la hauteur de Porto (Portugal) a jugé que les conditions restaient navigables et poursuivi sa route. Il est arrivé premier aux Canaries, dans la catégorie « bateaux de série », avec 19 heures d’avance sur une poignée de navigateurs qui n’avaient pas non plus gagné la côte pour s’abriter.
Les autres ont déposé réclamation et obtenu du jury un bonus de 24 heures. Fink a conservé le bénéfice de sa victoire, mais pour moins de 2 heures, et récolté une polémique en prime. Il trouve la décision « arbitraire », mais avec la sagesse d’un vieux loup de mer, il a choisi de ne pas faire de commentaires, souhaité que « la paix revienne sur la course » et choisi de profiter de l’escale pour s’en éloigner plusieurs jours.
Ecole des grandes courses océaniques
La Mini Transat se court en solitaire sur des bateaux de 6,50 mètres. Elle prépare les navigateurs aux grandes courses océaniques. Pour les plus jeunes c’est une sorte d’épreuve initiatique. Ceux qui n’y voient pas juste une « aventure » espèrent suivre le sillage d’Isabelle Autissier, Loïc Peyron, Yves Parlier, Yvan Bourgnon ou encore Yannick Bestaven, vainqueur du dernier Vendée Globe, qui ont fait leurs premières armes sur cette course, créée en 1977.
Le parcours de cette 23ème édition fait 4 050 milles (7 500km), dont 2 300 milles à travers l’Atlantique pour la 2ème étape. 24 concurrents sont engagés sur des « protos », plus rapides, dont quelques-uns équipés de foils, les autres sur des bateaux de série, bien résistants aux dures conditions de mer en dépit de leur petite taille.
Objectif Saint-François
Au sortir de La Palma, tous les concurrents, sur proto ou bateau de série, ont eu un choix à faire. Devant eux, la zone des alizés est traversée d’un front calme, avec peu ou pas de vent. Certains ont tout de même choisi de piquer droit sur la Guadeloupe, pour s’épargner de la distance, en espérant trouver un peu d’air au milieu des vents mous.
La majorité a mis cap au sud pour contourner le secteur sans vent. Ceux-là tentent de trouver le meilleur compromis entre les milles gagnés à l’ouest et le vent trouvé au sud. Dans 48 heures on saura qui a fait le bon pari. Les plus rapides devraient arriver à Saint-François dans une semaine au mieux.
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