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GUYANE : LA NOUVELLE CENTRALE THERMIQUE EDF DU LARIVOT EN SUSPENS

Saisi par des associations de défense de l’environnement, le juge des référés du tribunal administratif de Cayenne vient d’ordonner la suspension du projet. Le temps pour la justice, déjà saisie, d’examiner sur le fond les arguments des opposants à la nouvelle centrale électrique.

A bout de souffle, la vieille centrale de Degrad des Cannes, près du port, a vu son exploitation prolongée par dérogation jusqu’en 2023, malgré ses rejets très polluants. Elle sera alors remplacée par une nouvelle centrale située au Larivot. Le projet cogéré par EDF, l’Etat et la collectivité territoriale a beaucoup évolué au gré des décideurs et des vents contraires agitant leurs opinions. Pour finir, il a été convenu qu’elle serait alimentée au fioul.  

Pour ce faire, un oléoduc de 14km doit être construit entre le port et la future centrale, de l’autre côté de Cayenne. Le Larivot est en effet sur le littoral, à l’embouchure de la rivière de Cayenne, sur laquelle d’ailleurs un pont doit aussi être édifié. Au total, le coût de ce projet est évalué à un demi-milliard d’euros.

Très vite, plusieurs associations, comme France Nature Environnement (FNE) et Guyane Nature Environnement (GNE), mais aussi le collectif Alter Larivot, s’y sont opposés. Le recours au fioul bien sûr, de même que des atteintes potentielles à la biodiversité, le fait de se trouver en zone inondable ou encore la menace représentée par l’oléoduc ont été mis en avant. 4 recours ont été déposés contre l’autorisation environnementale accordée au projet. Voyant le temps passer, les études avancer et les travaux démarrer, les responsables de FNE et de GNE ont déposé un dernier recours, en référé celui-ci, contraignant le tribunal administratif à l’examiner en priorité.        

Les motifs de la suspension

Et le juge des référés leur a donc raison. Il a retenu deux de leurs arguments. Le premier, c’est que la réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre que permettrait la nouvelle centrale serait insuffisante. Le magistrat a considéré qu’elle serait trop éloignée de l’objectif de 40 % de réduction de ces émissions que le France s’est fixé pour 2030, mais aussi de la neutralité carbone annoncée pour 2050.

Le second argument qui l’a décidé, c’est que l’installation de la centrale au Larivot ne respecterait pas le schéma d’aménagement régional (SAR), non plus que les dispositions de la loi Littoral spécifiques à la Guyane.    

Et maintenant 

L’effet de cette décision est de suspendre l’arrêté gouvernemental, le temps de vérifier sa validité, et en attendant de bloquer toute avancée du projet. Ce sont donc désormais les autres recours portant sur le fond du dossier qui vont être examinés par le tribunal administratif ; Ceci retardera d’autant la construction de la centrale, qui pourrait ne pas être opérationnelle en 2023.

C’est alors la vieille qui devrait continuer à empuantir les environs… A moins que les promoteurs du projet n’attaquent la décision du juge des référés devant la cour administrative d’appel compétente, celle de Bordeaux. De toute façon, la centrale du Larivot est loin de l’arrivée.

Crédit photos: Gyn 9037- Shutterstock.

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