L’AISNE MOBILISÉE CONTRE LE FLÉAU DE L’ILLETTRISME
« C’est presque tout de savoir lire », c’est par cette citation du philosophe Alain que le préfet de l’Aisne a ouvert, hier à Laon, le séminaire du plan d’actions contre l’illettrisme dans le département. Sur les terres natales d’Abélard, de Jean de la Fontaine, de Racine, d’Henri Martin ou encore d’Alexandre Dumas, l’illettrisme devient, depuis plusieurs […]
« C’est presque tout de savoir lire », c’est par cette citation du philosophe Alain que le préfet de l’Aisne a ouvert, hier à Laon, le séminaire du plan d’actions contre l’illettrisme dans le département. Sur les terres natales d’Abélard, de Jean de la Fontaine, de Racine, d’Henri Martin ou encore d’Alexandre Dumas, l’illettrisme devient, depuis plusieurs années, très préoccupant. Or, « les territoires avec des populations lettrées disposent d’un avantage pour profiter des opportunités du monde d’aujourd’hui. À cet égard, l’Aisne, qui compte le plus fort taux d’illettrés de métropole, souffre d’un désavantage profond », a rappelé Ziad Khoury. Avant de poursuivre : « Ainsi, d’après les résultats des tests réalisés lors des Journées Défense et Citoyenneté de 2019, 18 % des jeunes Axonais présentent des difficultés importantes de lecture, soit six points de plus que la moyenne nationale. »
Si les causes de ce retard peuvent s’expliquer, en partie, par des facteurs géographiques, sociologiques ou socio-économiques, l’illettrisme ne doit pas devenir une fatalité. « Les pouvoirs publics, les professionnels et les collectivités locales œuvrent depuis plusieurs années à développer les offres culturelles », explique Cécilia Adams, directrice du Centre de formation personnalisée de l’Aisne (CFP02). « L’accès à la culture entraîne une ouverture d’esprit qui est l’un des meilleurs moyens d’acquérir les savoirs de base. » La structure, qui dispose de plusieurs antennes dans le département, accompagne les personnes à la recherche d’un emploi ou d’une formation et propose « une personnalisation et une individualisation de parcours ».
« Nous avons des personnes qui après une longue période de travail n’ont plus les bases suffisantes de lecture et d’écriture pour retrouver un emploi, des personnes « qui ont oublié », et des jeunes gens – les décrocheurs – qui ont réussi lors de leur scolarité à passer entre les mailles du filet et qui, une fois sortis du système scolaire, ne peuvent pas trouver de travail », distingue Cécilia Adams. « Pour ces personnes, nous travaillons en partenariat avec les missions locales, les maisons de l’emploi et de la formation et, plus récemment, avec les centres de formation des apprentis (CFA). »
L’illettrisme, et son pendant l’illectronisme, a été encore plus criant pendant la période de confinement comme le souligne la directrice du CFP02. Mais ne doit pas être une fatalité.
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