L’ATELIER DE KEYSHA CREATION, LA COUTURE À L’HONNEUR DANS LA MARNE

Présentez-vous, qui est Kéÿsha ?

Je suis Audrey Houdet, autodidacte en création de mode vêtements et accessoires.

« Kéÿsha » est un nom qui a du sens « Key » = clef et « Sha » = paix (« Shalom »). En hébreu, les mots avec le son « Sha » ont la notion de paix.

A ce moment là, j’étais au Maroc, cette idée s’est renforcée suite à ma rencontre avec des Gueïsha lorsque j’étais à Deauville, j’ai essayé d’en faire un jeu de mots !! Et, j’ai tenté de faire en sorte que le logo puisse être réalisable.

Le logo est donc une superposition des lettres de Kéÿsha tout en faisant ressortir des symboles spirituels … Je m’arrête là … Laissons l’imagination faire le reste.

Parlez-nous de votre parcours ?

Un parcours assez riche en aventures, en expériences diverses d’une manière générale. J’aime apprendre, expérimenter et je suis d’une nature curieuse ! Je suis née à Reims, j’ai grandi dans la campagne proche de Reims entourée de tous les animaux qu’on puisse trouver dans une ferme !! J’adorais ça !! La nature, la vie, la mort aussi …

Très tôt mon côté créatif s’est révélé avec la sensibilité que cela implique. Initialement, j’étais partie dans un cursus sport études dans le domaine de l’équitation que je pratiquais depuis l’enfance. Je me suis retrouvé éloigné de ma famille dans un internat, cela a été une période très difficile qui a duré 2 ans. Pour autant, j’ai vécu plein d’expérience dans le domaine, c’est l’essentiel. Après quoi, j’ai changé d’orientation pour suivre un apprentissage dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration de luxe pendant 4 ans, également en internat. Ce fut des années extraordinaires, j’ai travaillé dans des établissements incroyables, j’ai rencontré un nombre incalculable de personnalités, c’était très formateur et il fallait tenir la forme !!

En parallèle, je continuais la couture, je confectionnais mes jupes de tailleur pour l’école, je transformais mes vêtements, etc… Puis, j’ai eu une période où j’ai commencé à créer beaucoup alors j’ai décidé de montrer mon travail. J’ai donc proposé des défilés dans les soirées, les évènements divers de la ville de Reims et sur Paris… Cela m’amusait beaucoup !!!

En ce temps là, je menais ma vie professionnelle et ma vie de maman de front et la mode était un divertissement. J’ai eu bien d’autres expériences dans d’autres domaines et je dois reconnaître qu’aujourd’hui toutes ces choses que j’ai apprises me servent …et j’apprends encore.

« L’atelier de Kéÿsha » dont vous êtes la présidente est une association à but non lucratif, pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, ma volonté est de rendre accessible ce savoir-faire car, à mon sens, c’est utile à tous et cela à sa place dans notre quotidien. Je propose alors des ateliers d’initiation et d’apprentissage à la couture mode. Au-delà de ça, je propose des projets artistiques autour de la mode en m’appuyant sur différentes tendances.

Parlez-nous de votre rencontre avec la couture ?

Mes deux grands-mères ont bien joués leurs rôles. L’une était parisienne et artiste peintre, dessinait ses tenues, choisissait ses matières puis les faisait confectionner dans les ateliers de Montmartre. A l’époque, la dame de maison faisait parfois tout elle-même. Mon autre grand-mère était aussi très douée en couture, en tricot, en crochet, elle réalisait absolument tous les vêtements de son époux et de ses 4 enfants.

Evidemment, lorsque j’étais enfant elles pratiquaient beaucoup moins mais suffisamment pour que je puisse les observer durant des heures. D’ailleurs la première fois que j’ai utilisé une machine à coudre, j’avais 7 ans et c’était avec elles. A l’école, on nous proposait des ateliers de coutures, je me souviens, j’avais fait un tablier de cuisine pour ma maman … Et puis de fil en aiguille … J’ai persévéré !

Où puisez-vous votre inspiration quand il s’agit de créer des vêtements uniques ?

L’inspiration est une chose non palpable, c’est assez difficile de la décrire. Comme beaucoup d’artistes, j’ai une certaine sensibilité qui m’aide à capter des choses qui font monter en moi une émotion, une image … Et cela part d’un rien … Un mot, une couleur, une odeur, une histoire, etc.

On a eu l’occasion de vous voir au Palais du Tau, comment s’est passée l’ « intronisation » de vos créations au sein de ce musée ?

Intronisation!! Le mot est fort. Au risque de briser la magie, je dirais que c’est l’audace ou le culot (tout dépend du point de vue de chacun!!) qui a payé et surtout j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment.

C’est évident que si le projet était reçu par une personne dont le coeur est fermé à ce genre de travaux, cela aurait été compliqué !! J’ai, comme qui dirait, surpris tout le monde (les autorités des monuments, l’Etat et la ville) avec ce projet … Personne ne m’attendait là et c’est tant mieux … 

Quel a été le thème principal de cette exposition et pourquoi ?

L’idée était de s’inspirer des vestiges du Palais du Tau, son histoire, le temps dans lequel cela se passait et de la cathédrale avec son architecture particulière. 

Pourquoi ? L’objectif est d’accompagner des jeunes à la rencontre du patrimoine français et de mieux en comprendre l’histoire à travers un projet artistique qui s’appuie sur la mode. J’ajouterai qu’à Reims, ce type de projet, il n’y en a jamais eu et encore moins dans ces lieux patrimoniaux, qui sont très sélectifs.

Quelle est votre création préférée imaginée pour l’occasion ?

Toutes évidemment, elles ont toutes un sens profond quand on prend le temps d’observer l’oeuvre et de lire les explications.

« L’ORIGINEL » est vraiment une oeuvre particulière, c’est un bracelet qui porte un sablier entouré d’un serpent doré (serpent d’Éden) et cet ensemble se trouve à l’intérieur d’une boule en forme de pomme (l’arbre de la connaissance) réalisée avec un fil cuivré parsemé de lumière représentant la couronne d’épines de Jésus lors de sa crucifixion.

Il y a aussi la « RÉMOISE« , le sac à dos en forme de cathédrale, ce modèle a été validé par tous les visiteurs je pense.

Et pour finir, je dirais la veste avec le coeur en 3D qui selon l’axe d’observation donne l’impression que le coeur et le support sont en lévitation. Bien sûr, cette veste est très bien réalisée avec trois matières différentes (la Trinité) incrustée de 12 étoiles dorées sur le dos de la veste (12 tribus d’Israël). Elle représente l’élu de Dieu… Le coeur étant l’élément sur lequel Dieu s’appuie pour élever un fils/fille… Cette veste a été réalisée en collaboration avec Yapha Couture, créatrice de mode de Guyane.

Où pourra-t-on vous retrouver prochainement pour apprécier vos créations ?

Une exposition photo qui va retracer les différents projets de l’année se prépare pour le 10 décembre à la Maison de la Vie Associative puis l’exposition circulera dans d’autres lieux de la ville, affaire à suivre…

Plusieurs projets sur 2022 ,on y croit. Je reste disponible au centre d’affaires du 58, Avenue Général Eisenhower à Reims en attendant.

Le mot de la fin pour des jeunes qui hésiteraient à se lancer dans ce domaine ?

Souvent, on nous dit , »il faut croire en ses rêves » mais il y a beaucoup de rêves qu’on oublie quand on va s’affairer à autre chose… Ou on se laisse influencer par notre entourage qui nous décourage parfois ou pire ne dit rien !!

La vérité est qu’il faut croire en soi pour aller au bout de ses rêves et notez que les rêves n’ont pas de limite.

Pour retrouver les créations de l’Atelier de Kéÿsha:

Adresse : Cour du Général Eisenhower – 51100 Reims.
Jour et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h30 à 18 heures non-stop et le samedi, de 10h30 à 12h30.

Site internet: https://www.atelierkeyshacreation.com

Facebook: https://www.facebook.com/AudreyHoudet/

Instagram: https://www.instagram.com/atelier_keysha_creation/?hl=fr

Crédit photos: Atelier de Kéÿsha création.