« LE CONFINEMENT EST ARRIVÉ COMME UN TSUNAMI » CHANTAL BELIGAT
Pouvez-vous nous présenter votre activité ? Je travaille en tant que mandataire pour le réseau Optim Home à Besançon, ma ville natale depuis 2011, auparavant j’avais fait une carrière dans la formation insertion et l’enseignement.Mon activité de mandataire, je l’organise de chez moi, en toute liberté et avec l’appui logistique de la marque Optim Home […]
- Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Je travaille en tant que mandataire pour le réseau Optim Home à Besançon, ma ville natale depuis 2011, auparavant j’avais fait une carrière dans la formation insertion et l’enseignement.
Mon activité de mandataire, je l’organise de chez moi, en toute liberté et avec l’appui logistique de la marque Optim Home qui met en place des actions régulièrement de marketing, nous forme, et dans cette période troublée assure un suivi à distance et une dynamique de groupe très appréciés.
J’apprécie cette activité d’indépendante dans laquelle je me suis épanouie depuis bientôt 10 ans.
- Comment s’est passé pour vous l’année 2020 avec les confinements. Avez-vous continué à travailler ?
L’année 2020 avait très bien débuté, le confinement est arrivé comme un tsunami… Il a fallu faire face, financièrement en demandant et obtenant les aides gouvernementales et le soutien des banques locales. Sur le plan organisationnel nous sommes habitués à travailler à distance et en toute autonomie, nous disposons des outils informatiques pour cela (signature de mandat électronique).
Le premier confinement a supposé une réorganisation des études notariales qui ont dû faire face à cette situation inattendue en innovant par des signatures à distance, des actes en visio conférence etc.. La réactivité des banques a été assez exemplaire puisque nous n’avons pas perdu de temps, à condition d’être réactif et même proactif. Ainsi les actes ont pu se signer à distance et les crédits ont été débloqués dans les temps.
La plus grosse difficulté a consisté dans le relogement de nos clients vendeurs qui ne pouvaient pas faire de visites. Notre académie de formation nous a proposé des formations à distance aux outils digitaux et dans tous les domaines relevant de la loi Allur. Nous avons pu profiter du temps disponible pour les suivre.
- Avez-vous mis en place des visites virtuelles pour vos clients ? Ou d’autres changements dans votre façon de travailler ?
Nous étions déjà habitués à utiliser des outils digitaux et à distance, cette période a boosté cette manière de travailler. Nous avons pu proposer à nos clients acquéreurs des reportages photos HDR d’excellentes qualités, doublés de visite virtuelle ou de vidéos commentées des biens à la vente. Aucun échange physique n’ étant possible, nous avons fourni à nos clients des dossiers de vente complets, comprenant la géolocalisation des biens, les diagnostics, les éléments de copropriété le cas échéant. Tout ceci n’est possible que dans le cas de mandat souscrit en exclusivité. Nos clients ont apprécié la transparence et la réactivité que ceci a supposé.
- La crise sanitaire a -t -elle impacté votre activité ?
Cette crise sanitaire a bien sûr impacté notre activité, dans la mesure où nous avons dû « naviguer à vue », sans la moindre certitude concernant un éventuel allongement des délais de vente. Il a fallu apprendre et s’adapter, mais nous avions les moyens logiciels pour le faire. Comme je l’ai dit, le soutien reçu de l’état a permis de faire face momentanément, dans la mesure du report des charges fixes (crédit, leasing, URSSAF , échéancier de paiement obtenus…).
Au final peu de perte financière mais un stress constant et une adaptabilité permanente aux circonstances. L’absence de vacances s ‘est fait sentir, les actes « en retard » ont été passés en juillet août.
6. Les visites des biens ont pu reprendre depuis le 28 novembre, comment se passe cette reprise ?
Pour le second confinement plus léger, il a été plus facile de s’adapter, les moyens ayant déjà été expérimentés et mis en place : signature de mandat à distance, visite virtuelle, envoi des dossiers de vente par mail etc…Nous y avons ajouté des bons de visites électroniques édités pour accompagner les attestations de déplacement.
Notre service marketing a mis à notre disposition des documents permettant de prévenir les visiteurs des gestes et mesures obligatoires. Ce qui dans l’ensemble est bien respecté. Nous disposons de gel hydroalcoolique et de masques jetables. Il faut un peu d’humour, beaucoup d’attention pour comprendre et aller au-devant des attentes de nos clients. Globalement les acquéreurs et les vendeurs sont compréhensifs, les visites à distance sont d’une aide considérable à la prise de décision, et elles permettent de limiter les visites physiques.
- Comment envisagez-vous l’année 2021 quels sont les défis pour votre profession ?
D’après les statistiques qui nous ont été transmises, l’année 2020 n’est pas une mauvaise année du point de vue du nombre de transactions effectuées. Par contre, il faudrait que les clients vendeurs retrouvent une confiance qu’ils sont loin d’éprouver, afin de mettre leurs biens à la vente. A ce jour le marché vendeur est déficitaire, par ailleurs les conditions d’attribution des crédits bancaires sont plus difficiles, notamment pour les primo accédants, alors que l’offre de crédit reste à des taux historiquement bas.
Nous avions déjà une grande habitude de la digitalisation qui se voulait aussi une démarche écologique et environnementale, le confinement et la distanciation ont encouragé cette pratique et montré au client qu’il était tout à fait possible de travailler de manière digitale permanente (mandat et bons de visites notamment, visites virtuelles.)
Les formations suivies à distance pendant des périodes de confinement ont aussi permis une meilleure approche de la relation client en cette période de crise. Je travaille pour ma part beaucoup dans une approche conseil et prise en charge de manière à délester le client vendeur de tout ce qui n’est pas de sa responsabilité propre.
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