LE PRIX DES PRODUITS PÉTROLIERS POMPENT LE BUDGET DES GUYANAIS
Les baisses des carburants et du gaz constatées en janvier sont annulées et au-delà par les hausses de février. Le gazole atteint un coût record avec un bond supérieur à 6 % en un mois et de 21% en un an. Une mission sur la régulation des prix de ces produits outre-mer vient d’être décidée par le gouvernement, en particulier pour les Antilles et la Guyane.
La nouvelle avait été claironnée à la fin de l’année dernière, alors que la colère grondait face à la hausse des prix des carburants : en janvier, ils allaient baisser. Jointe à la distribution du « chèque-énergie », ce serait même une double bonne affaire. Mais voilà, un mois plus tard, l’augmentation des tarifs va déjà annuler ce « cadeau » bien éphémère.
Ici, les tarifs sont fixés, car la distribution des produits pétroliers est un monopole de la SARA (Société anonyme de la raffinerie des Antilles), située au Lamentin, en Martinique.
Un arrêté du préfet donne au début de chaque mois les prix pratiqués. La SARA, de son côté, en donne la répartition entre matières premières, raffinage, distribution et taxes. Ces dernières, pour éviter des montants prohibitifs, sont réduites uniquement à la part de la collectivité territoriale concernée. Sur ce point, évidemment extrêmement sensible en ce moment, les données affichées sur le site de la SARA n’ont pas été actualisées depuis le 2 décembre.
Mais les chiffres pour février sont d’ores et déjà connus. Le litre d’essence sans-plomb remonte de 9 centimes, soit le montant précis de la baisse de janvier, et coûte 1,89 €. Celui de gazole, qui avait descendu de 2 centimes, en reprend 10 et s’affiche au prix record de 1,71 €/l. Enfin, la bouteille de 25 kg de gaz revient à 27,52 € contre 26,01 € en janvier, à seulement 7 centimes de son prix de décembre. Avant même ce dernier épisode, le problème avait donné lieu à des échanges vigoureux lors des rencontres organisées récemment par le préfet à propos de la vie chère.
En Guyane, même dans l’agglomération de Cayenne, l’usage de la voiture est forcément fréquent et les distances souvent à rallonge. Si l’on estime en moyenne à 5 pleins par mois les besoins en carburant d’un véhicule, la hausse de 21 % en un an du gazole signifie que le consommateur va payer l’équivalent d’un 6ème plein en plus, pour le même usage. Cela représente une perte sèche pour le pouvoir d’achat. C’est une question lancinante ici, qui alimente la précarité et la grogne.
Mission cache-misère
Conscient du problème et de l’inquiétude qu’il suscite, le gouvernement applique les remèdes ordinaires : il a diligenté une mission sur « la régulation du prix des carburants et du gaz dans les départements d’Outre-mer », en insistant particulièrement sur les Antilles et la Guyane. Il l’a confiée à l’Inspection des Finances, en lui fixant une échéance pour de premières indications à la fin mars.
Il est urgent de trouver des solutions, car les petites bouffées d’oxygène fournies par le chèque énergie exceptionnel de 100 € et l’indemnité inflation du même montant vont être vite épuisées à ce tarif-là.
Crédit photos: Amstockphoto_AdobeStock.
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