LE PROJET DE LA PLATE-FORME LOGISTIQUE DE CHAMBLY MIS À L’ARRÊT POUR MENACES SUR L’ENVIRONNEMENT
Le gigantisme du projet de plate-forme logistique à cheval sur Chambly et sur Belle-Eglise a plaidé contre lui. Le Coderst (Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques), réuni ce 15 décembre pour donner son avis, a décidé de s’y opposer à l’unanimité. Dans ce contexte, il paraît probable que le préfet, à qui il revient de trancher, refusera le projet en l’état.
Ce projet de plate-forme logistique est porté par Alsei Entreprise, un spécialiste de l’immobilier d’entreprise. Baptisé « Stockespace Pays de Thelle », il est prévu sur un terrain de 40 ha, au nord de Chambly, en partie sur la commune de Belle-Eglise. Les élus des deux communes ont vite soutenu le projet, vecteur selon eux de développement et prometteur d’emplois pour le secteur.
En revanche, les associations de défense de l’environnement se sont montrées assez rapidement défavorables au futur parc logistique. Elles ont d’emblée dénoncé son caractère « pharaonique ». Les 3 immenses entrepôts doivent couvrir pas moins de16 ha. La contestation a été menée par deux organisations que l’on voit souvent en pointe face aux projets d’aménagement : le ROSO (Regroupement des organismes environnementaux de l’Oise), que préside Didier Malé, et l’AAVE (Association environnementale de la Vallée de l’Esches), qui a pour dirigeant Alain Perrein.
Alsei souligne, pour la défense de son investissement, les 1 500 emplois qui devraient être créés sur place. De plus, elle dit vouloir compenser les surfaces bâties par un « parc paysager » de 4 ha.
En outre, elle prévoit d’y mettre aussi un « pôle de commerces, d’activités et de services de proximité ». Réplique des défenseurs de l’environnement : ce ne sont que des promesses, qui ne tiennent pas la route, alors que la seule perspective tangible, ce sont les files de poids lourds congestionnant la zone et ses routes qui ne sont pas prévues pour.
Module, mon ami
Après diverses escarmouches judiciaires, la parole revenait donc, comme il est d’usage, au Coderst de l’Oise, où les associations de protection de la nature siègent parmi d’autres. Il a retenu essentiellement la circulation de poids lourds créée par la gigantesque plate-forme. Il a mis en avant « le risque d’accroissement non maîtrisé du trafic routier sur la RD 1001 ». Celui-ci pourrait, selon les experts du Coderst, s’accroître de « 800 à 1 400 camions par jour ».
Un tel trafic engendrerait des nuisances insupportables pour les villages des environs et leurs habitants, en termes de bruit, de pollution et d’encombrements, ont estimé les membres du Coderst. Et bien que le commissaire-enquêteur ait approuvé le projet, ils ont, eux, rendu un avis défavorable. C’est à souligner, ils l’ont voté à l’unanimité. Il revient désormais à l’autorité préfectorale de donner ou non son aval. Il serait étonnant, selon un spécialiste de ces questions, que le préfet accepte le projet tel quel.
Mais il pourrait aussi demander à Alsei des éclaircissements, des modifications ou des engagements, et éviter ainsi de rejeter le projet en bloc.
Crédit photos: Tiero – AdobeStock.
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