LES BETTERAVIERS DE L’AISNE SOULAGÉS APRÈS LES MESURES GOUVERNEMENTALES
Après avoir tiré la sonnette d’alarme dans tous les territoires où des betteraves sont plantées, soit essentiellement dans le Nord-Est de la France, les acteurs de la filière ont finalement été entendus par le gouvernement. « C’est l’état qui nous a plongés dans cette situation, c’est donc à lui d’apporter des solutions », rappelle Éric Lainé, Président […]
Après avoir tiré la sonnette d’alarme dans tous les territoires où des betteraves sont plantées, soit essentiellement dans le Nord-Est de la France, les acteurs de la filière ont finalement été entendus par le gouvernement. « C’est l’état qui nous a plongés dans cette situation, c’est donc à lui d’apporter des solutions », rappelle Éric Lainé, Président de la Confédération Générale des Betteraviers (CGB) du Nord-Est. Dans l’Aisne, premier producteur de betteraves en France avec 70 000 hectares plantés, c’est le soulagement. Au-delà des agriculteurs concernés, c’était aussi l’avenir des deux sucreries présentes dans le département, à Buzy-le-Long et à Origny-Sainte-Benoite, qui était en jeu. Le grain de sable qui a enrayé la filière betterave et sucre, qui représente 46 000 emplois en France, est un minuscule puceron vert. L’interdiction d’utiliser, via un enrobage sur les semences, des insecticides néonicotinoïdes à partir des semis 2019 a laissé le champ libre à ce parasite qui inocule la jaunisse virale aux cultures de betteraves. Les rendements à l’hectare devraient chuter de 30 à 40 % alors même que les coûts de production augmentent avec le coût des produits phytosanitaires nécessaires à des traitements à l’efficacité limitée.
Le gouvernement a été sensible aux arguments du CGB et de la filière betteravière en annonçant, le 6 août, une modification législative dès cet automne. Celle-ci aura pour objectif de permettre l’utilisation d’urgence et temporaire des néonicotinoïdes en enrobage de semence dès 2021 et jusqu’en 2023 au plus tard, en attendant l’arrivée de solutions alternatives. Des conditions d’utilisations strictes, par exemple, l’interdiction d’utilisation à proximité de champs de cultures à fleurs comme le colza ou le tournesol. La Ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a justifié la réutilisation des néonicotinoïdes pour les betteraves en promettant un contrôle sévère, ce qui n’a pas calmé les inquiétudes d’associations écologistes et des apiculteurs. Pour les planteurs de betteraves, le risque pour les abeilles est très limité d’autant que la betterave est une plante récoltée avant d’avoir pu produire des fleurs et du pollen. « On arrive à de tels paradoxes quand le dogme prend le pas sur la science » regrette Éric Lainé qui estime les pertes pour les betteraviers à 100 millions d’euros. Le gouvernement a aussi débloqué 5 millions d’euros pour encourager l’innovation et la recherche de solutions alternatives.
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