LES CINÉMAS TOULOUSAINS À LA PEINE
La reprise était attendue, comme une délivrance. Impatientes de retrouver leur public, de nombreuses salles avaient même proposé une séance spéciale dès minuit le lundi 22 juin, jour J fixé par le gouvernement dans un processus de liberté retrouvée en plusieurs actes. Un peu plus d’un mois après leur réouverture, les cinémas toulousains sont à […]
La reprise était attendue, comme une délivrance. Impatientes de retrouver leur public, de nombreuses salles avaient même proposé une séance spéciale dès minuit le lundi 22 juin, jour J fixé par le gouvernement dans un processus de liberté retrouvée en plusieurs actes.
Un peu plus d’un mois après leur réouverture, les cinémas toulousains sont à la peine, et affichent des chiffres très inférieurs à ceux observés avant la pandémie, certains estimant entre 25% et 30% la baisse par rapport au mois de février. S’il est évident que la fréquentation des cinémas n’a jamais été optimale en été, l’explication ne suffit pas : les gros complexes, particulièrement impactés, annoncent des chiffres catastrophiques près de trois-quarts inférieurs à ceux de l’an dernier à la même époque.
Les causes sont multiples. La peur, évidemment, de nombreux hauts-garonnais craignant de s’enfermer dans une salle fermée pendant deux heures dans un contexte sanitaire qui ne s’arrange pas, particulièrement en Occitanie. L’impossibilité, aussi, pour les salles de remplir leurs espaces, les règles de distanciation obligeant à condamner un siège sur deux. La programmation, certainement : l’évolution de la situation aux Etats-Unis impacte fortement la production et la distribution de ce côté-ci de l’Atlantique. Exit les gros blockbusters habitués à rythmer la saison estivale, tous reprogrammés plus tard dans le calendrier, dont certains gérants estiment qu’ils amenaient la grande majorité de leur public les années précédentes.
Impossible, enfin, de ne pas penser qu’une partie de l’explication réside dans la perte évidente de pouvoir d’achat liée au COVID, notamment à cause du chômage partiel encore en vigueur dans de nombreuses entreprises ou des licenciements économiques dus à la crise. Une chose est certaine en tout cas : 100 jours de fermeture laisseraient des traces dans n’importe quel secteur. Le réflexe « on va se faire une toile » va mettre du temps à regagner les cœurs et les cerveaux.
Cette grande morosité inquiète la plupart des exploitants… mais entame à peine l’optimisme de certains, heureux malgré tout de voir le public revenir peu à peu. «Et puis y a Scooby-Doo qui sort», s’entend-t-on dire du côté du CGR. Un chien trouillard qui chasse les monstres comme meilleur espoir de reprise, forcément, c’est une bonne raison d’y croire !
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