LES ÉLUS À L’UNISSON POUR REPRENDRE LA MAIN EN GUADELOUPE
Les élus du territoire, ceux du département, les parlementaires et les maires de Guadeloupe ont réussi à s’accorder pour élaborer des propositions communes pour redresser la situation. Ils les ont même chiffrées à 948 millions d’euros. Ce faisant ils mettent au pied du mur, non seulement l’Etat, mais aussi le Collectif de lutte animé par l’UGTG.
Leurs propositions ont pris l’aspect d’un document global et relativement détaillé, complet et cohérent. Ils l’ont titré : « Entendre, Comprendre et Co-construire l’avenir de la Guadeloupe ».
Entendre et comprendre, c’est ce qu’ils estiment avoir fait ces derniers mois, pour tenter de trouver une issue à la crise sociale déclenchée par le mouvement contre l’obligation. Suffisamment en tout cas pour ne pas repasser par une phase de discussions.
Voici donc leurs propositions, présentées aux habitants de l’archipel à la faveur d’une conférence de presse, le 17 février. Celle-ci s’est tenue à la résidence départementale du Gosier, sous la présidence conjointe de Guy Losbar, président du conseil départemental, Marie-Luce Penchard, vice-présidente du conseil régional et du sénateur Victorin Lurel.
S’agissant de tracer l’avenir de l’archipel et de ses habitants, les élus ont tenu à mettre l’accent sur la jeunesse. Au sujet de la formation, ils préconisent de lever les obstacles qui limitent son accès, par exemple en développant l’aide personnalisée pour ceux qui sont en difficulté ou en accompagnant ceux qui ont besoin de passer le permis et n’en ont pas les moyens.
Ils insistent aussi sur la mise en place de parcours innovants de la pré-qualification à la formation. Ils ont chiffré cet effort à 26 millions d’euros. A propos de l’apprentissage, ils sollicitent de l’Etat une prime à l’embauche pour 2 000 personnes et un soutien supplémentaire aux contrats de professionnalisation pour 900 personnes.
Autres mesures
Aux autres chapitres, on peut relever les demandes suivantes, parfois concrètes et parfois assez générales :
- Aide à la mise en place de 300 postes en contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI),
- Accompagner 1 000 foyers par an dans le programme de réhabilitation de l’habitat,
- Rendre obligatoire le Nutriscore sur tous les produits alimentaires en vente,
- Elaboration concertée d’un schéma directeur des industries culturelle et créatives,
- Instauration d’une Mission d’intérêt général (MIG) dédiée à la santé mentale Outre-mer,
- Avec la participation de l’Etat, structurer l’électrification du parc de véhicules,
- Relancer la réflexion sur la transformation de l’archipel en zone franche globale…
Des chiffres et des promesses
Le chiffrage qui accompagne le document est une façon de pousser l’Etat dans ses retranchements. Les acteurs de la démarche espèrent profiter en même temps des effets induits par la récente crise sociale et de l’approche des scrutins législatif et présidentiel, qui ouvrent la saison des promesses.
C’est aussi une façon de souder les élus, toujours d’accord pour sonder la réactivité des pouvoirs publics en matière de financements. C’est encore un moyen pour eux de reprendre l’initiative face au collectif de lutte UGTG-LKP, qui n’a pas été avare en avanies à leur encontre, jusqu’à occuper le siège du conseil régional.
Crédit photos: Oleksii Liskonih – GettyImages.
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