LES EMPLOYÉS D’ALDI EN GRÈVE CONTRAINTS DE LEVER LE BLOCAGE DE L’ENTREPÔT DE DAMMARTIN-EN-GOELE
Mécontents de leur charge de travail et de leurs salaires, les employés de l’enseigne Aldi sont en grève depuis le 7 décembre. Pour se faire entendre, ils ont bloqué l’entrepôt de Dammartin-en-Goële. Mais le tribunal de Meaux leur a ordonné la semaine dernière de lever leur piquet de grève qui en bloquait l’accès.
Aldi est l’entreprise à succès de la grande distribution. Le groupe allemand de « hard-discount (ALDI pour Albrecht DIskont) compte plus de 8 000 magasins dans le monde et près de 1 200 en France, où il est présent depuis 1988. Il a récemment racheté 567 succursales de la marque Leader Price, filiale de Casino tombée en quenouille.
Son succès c’est encore accentué ces derniers temps, l’inflation jouant en faveur des enseignes offrant les prix les plus bas. Alors que la croissance moyenne des ventes du secteur cette année est de 2 %, elle s’affiche à 11 % chez Aldi. Les fêtes de fin d’année sont évidemment un moment clé pour l’entreprise.
A leur approche, les salariés se sont plaints d’une charge de travail trop lourde et de conditions dégradées, tandis que leurs salaires sont grignotés par la hausse des prix. Leurs syndicats ont d’abord organisé une journée d’action et de débrayages en octobre. Ils ont demandé que les négociations annuelles obligatoires (NAO) soient ouvertes sans attendre par l’entreprise. Contre la promesse d’un plan d’action établi et présenté dans le délai d’un mois, ils ont repris le travail.
Le mouvement de grève
Le 7 décembre, les chauffeurs-livreurs de nuit du dépôt de Dammartin-en-Goële, en bordure de l’Oise, vers l’aéroport de Roissy, lancent la grève. C’est un point stratégique pour l’approvisionnement des magasins de la zone. Au mécontentement ambiant, s’est ajouté le refus de la direction d’ouvrir les négociations salariales avant le 20 décembre. Ils réclament, une augmentation de 20 %
Les employés savent bien que fin décembre, passé le gros des achats de Noël, Aldi sera en situation de prendre leurs revendications à la légère, alors qu’avant, elle risque gros en termes de chiffre d’affaires et de bénéfice, si la grève dure et s’étend. Ils ont alors monté un piquet de grève pour bloquer l’accès à l’entrepôt et forcer leur employeur à ouvrir les discussions. Les magasins de l’enseigne dans les villes voisines vont connaître assez vite, d’après des clients, des difficultés de réassort.
L’intervention du tribunal
Loin de céder, l’entreprise saisit le tribunal de Meaux pour « entrave au fonctionnement normal de l’entrepôt et des magasins qu’il dessert ». L’audience a lieu le lundi 12 décembre. Des élus de la France Insoumise, notamment la députée Ersilia Soudais, se joignent aux grévistes rassemblés devant le tribunal. Mais rien n’y fait, les juges rendent leur ordonnance, le lendemain, 13 décembre.
Tout en rappelant le respect du droit de grève, ils enjoignent aux grévistes et à leurs syndicats de lever le blocage de l’entrepôt. Livraisons et ventes ont repris de plus belle dans les enseignes Aldi de la zone. Reste à voir maintenant ce que vont donner les négociations censées démarrer aujourd’hui.
Crédit photos: Philippe Turpin – Photononstop.
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