LES MAIRES DE SEINE-ET-MARNE TRÈS INQUIETS DE LA SITUATION DES FINANCES LOCALES
Plus d’une centaine de maires, la plupart de Seine-et-Marne, vient d’adresser, au Président et au gouvernement, une lettre commune demandant une « action immédiate de l’Etat » pour remédier à « l’évolution exponentielle et imprévue des dépenses obligatoires. » Selon eux, « la continuité du service public » est mise en péril par cette situation.
L’action collective des maires de Seine-et-Marne a gagné les départements voisins, comme l’Yonne, le Loiret ou l’Essonne, et les signatures s’accumulent.
Leur missive, adressée à Emmanuel Macron, à la Première ministre, Elisabeth Borne, au ministre des Finances, Bruno Le Maire, et à son collègue chargé de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, soulève un problème crucial dans la gestion des finances communales, dont la solution n’est pas entre leurs mains.
Ils constatent, depuis plusieurs années, une réduction permanente des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales. A l’inverse, leurs charges budgétaires ne cessent d’augmenter, très fortement ces derniers temps. Le chapitre le plus inquiétant est celui des dépenses de fonctionnement.
Les signataires soulignent le « coût de l’énergie (gaz, électricité, carburants) », en hausse brutale comme chacun sait, et son poids « sur le budget des collectivités territoriales ».
Les communes prises dans une nasse
Pour s’en sortir, les municipalités se trouvent obligées d’augmenter les tarifs d’accès aux services publics. Elles se font ainsi malgré elles le relais de l’inflation, au moment où les habitants sont eux-mêmes en période de vaches maigres. « Certaines, précise la lettre des maires, ont même été contraintes de fermer temporairement des équipements publics », faute des moyens nécessaires à leur ouverture.
Les communes peuvent aussi hausser les impôts. Mais, dans ce domaine, depuis que le Gouvernement a supprimé la taxe d’habitation sur la résidence principale, leurs possibilités sont des plus limitées. D’autres font face « en renonçant à des investissements », mais là encore ce sont leurs missions de service public, en matière de santé, de solidarité, d’éducation, de transports ou de sécurité, qui sont menacées.
Demandes urgentes
Les auteurs de la missive demandent le maintien des dotations de l’Etat aux collectivités et la compensation des surcharges financières. Ils souhaitent être reçus en délégation pour faire savoir au gouvernement l’urgence de la situation et trouver rapidement avec lui des solutions.
Leur démarche fait écho à l’inquiétude exprimée par plusieurs associations (des Maires de France, des Départements de France et des Petites villes de France) à la suite de la présentation du « pacte de stabilité » adressé à la Commission européenne effectuée par Bruno Le Maire. Celui-ci avait évoqué une baisse de 0,5 % des dépenses de fonctionnement des collectivités locales. Son collègue en charge de celles-ci a précisé, afin de calmer leurs alarmes, qu’il s’agissait uniquement de réduire d’un demi-point la hausse habituelle desdites dépenses.
D’une déclaration à l’autre, on a l’impression de tourner en rond, sans voir clairement où serait l’issue.
Crédit photos: Credit Altayb – GettyImages.
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