LES PÉAGES DE L’A1, PIÈGES À TRAFIQUANTS
Pas de semaine, sans que l’on annonce l’arrestation de trafiquants, le plus souvent de drogue, sur l’autoroute A1. L’Oise, qu’elle traverse de part en part, suivant un axe Nord-Sud et sur environ 80 km, est assez gâtée. Nombre de ces convoyeurs et parfois organisateurs finissent devant un tribunal du département.
Par exemple, le 16 juin dernier, au péage de Chevrières, des agents des douanes décident de contrôler une Suzuki blanche conduite par un Belge. Il vient de Liège et va vers Paris. Dans le coffre, ils mettent la main sur 4 sacs en plastique contenant un assortiment complet de pilules grises, roses et saumon en sachets. Ils en compteront 146 000, qui se révèleront être de l’ecstasy, soit 73 kg.
L’affaire ne s’arrête pas là, puisque son complice qui le précédait dans une voiture « ouvreuse » finit par être repéré et arrêté le lendemain. Jugés à Compiègne ce 22 juillet, ils ont écopé de 3 ans de prison.
Autre affaire, au péage de Chamant en mars dernier, des douaniers contrôlent un VTC arrivant d’Orly avec à son bord un Hollandais, en provenance de Cayenne et se faisant conduire en Belgique. Il a tout de suite un comportement suspect, aux yeux des agents.
La radio révèlera qu’il avalé une centaine d’ovules contenant en tout 1,2 kg de cocaïne. Le tribunal de Senlis, cette fois-ci, le condamne à 18 mois ferme.
Le flair du douanier ou la perspicacité du gendarme
Et ainsi de suite. Il y a eu ces 90 000 € bien planqués dans la colonne du levier de vitesse, mais découverts grâce au flair de Picko, un chien de la gendarmerie. Les douaniers se partagent le travail avec les gendarmes, notamment le peloton autoroutier, qui peut aussi intervenir sur des véhicules en marche. Et aussi ces 150 kg de cigarettes de contrebande trouvés dans un fourgon, encore au péage de Chamant, qui ont valu 12 et 8 mois de détention aux deux convoyeurs.
Bref, ça n’arrête pas. L’A1, c’est open trafic. C’est pratique pour filer vers la Belgique, les Pays-Bas et le Nord de l’Europe. Mais si on est repéré, on ne peut pas s’échapper. Encore faut-il savoir qui contrôler au milieu de la circulation très dense. Douaniers et gendarmes ne s’en remettent pas au hasard.
Parfois, ils ont une bonne information, comme dans le cas de ce camion attrapé à hauteur du Bourget avec 300 kg de résine de cannabis et 31 000 € à bord. Le plus souvent, ils doivent compter sur leur flair, nourri de leurs observations. Et pour ça, pas de meilleur endroit qu’un péage. Il leur laisse le temps d’observer, de voir les réactions de ceux qui les intriguent et leur permet de les interpeller sans trop de risques. Le conducteur est dans l’entonnoir.
Crédit photos: Daniel Jedzura_shutterstock.
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